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Bachar al-Assad déclare qu'il "ne peut pas s'imaginer vivre ailleurs qu'en Syrie"

( Xinhua )

04.03.2013 à 08h16

Le président syrien Bachar al-Assad a souligné que son départ n'assurerait pas la fin du conflit en Syrie, ajoutant qu'il était "absurde" d'insinuer que le conflit concernait le président et son futur.

M. al-Assad a fait cette remarque dans une interview accordée au quotidien britannique Sunday Times, dans laquelle il se décrit comme un Syrien patriotique qui ne s'imagine pas vivre ailleurs qu'en Syrie.

"Aucune personne patriotique ne pense à mener sa vie à l'extérieur du pays. Je suis comme n'importe quel Syrien patriotique," a déclaré M. al-Assad lorsqu'on lui a demandé s'il était prêt à partir pour faciliter la résolution du conflit.

Il a souligné qu'il était absurde d'insinuer que le conflit concernait le président et son futur, déclarant que "cela est clairement un non-sens, et les agitations récentes en Libye, au Yémen et en Egypte le prouvent."

Le dirigeant assiégé a émis ces commentaires alors que des superpuissances ont récemment réitéré leur demande pour qu'il démissionne.

La semaine dernière, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a indiqué qu'il préparait des propositions diplomatiques visant à convaincre M. al-Assad de renoncer au pouvoir.

M. Kerry n'a pas donné de plus amples détails concernant des offres ou arguments potentiels destinés à M. al-Assad, mais a laissé comprendre qu'il comptait visiter prochainement la Turquie, le Qatar et l'Arabie Saoudite, avec l'intention de discuter avec ses alliés de moyens à prendre pour "faciliter le départ d'al-Assad."

Dans son interview, M. al-Assad a accusé M. Kerry de perdre son temps en tentant de faciliter son départ, indiquant que son statut au sein du gouvernement était une affaire interne.

"Aucun sujet syrien ne sera abordé avec des étrangers. Nous en discutons seulement avec des Syriens à l'intérieur de la Syrie, alors je n'en discuterai pas avec les gens qui proviennent de l'extérieur," a-t-il fait savoir.

M. al-Assad a ajouté que "nous avons des amis, nous écoutons leurs conseils mais en bout de ligne, il nous revient à nous, Syriens, de choisir ce qui est bon pour notre pays."

Par ailleurs, M. al-Assad a vertement critiqué la position du gouvernement britannique sur la Syrie, en réponse à des déclarations récentes révélant le désir britannique de fournir des armes aux rebelles syriens. Il a qualifié le gouvernement de Londres de "naïf, confus, irréaliste" pour avoir tenté de lever un embargo de l'UE afin d'envoyer des armes aux rebelles.

Il a affirmé qu'une telle manoeuvre pourrait envenimer le conflit au sol, ajoutant que "le problème de ce gouvernement est que leur rhétorique superficielle et immature ne fait que nous rappeler leur culture d'intimidation et d'hégémonie..."

En ce qui concerne l'opposition, M. al-Assad a adopté un ton conciliatoire et a renouvelé son invitation aux partis de l'opposition à se joindre à un dialogue national, selon le Sunday Times.

"Nous sommes prêts à négocier avec n'importe qui, y compris les militants qui abandonnent leurs armes," a-t-il déclaré, ajoutant que "nous ne ferons pas affaire à des terroristes déterminés à porter des armes, à terroriser le peuple, à tuer des civils, à attaquer des lieux publics ou des entreprises privées ou à détruire le pays."

"L'opposition comporte une entité politique, une autre portion est composée de terroristes armés. Nous pouvons entreprendre un dialogue avec l'opposition, mais nous ne pouvons entreprendre de dialogue avec des terroristes. Nous combattons le terrorisme, a-t-il expliqué.

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