Le président français François Hollande a reçu lundi soir les chefs de parti de sa majorité à dîner au palais de l'Elysée, à savoir le socialiste Harlem Désir, l'écologiste Pascal Durand et les représentants de trois autres formations politiques de gauche.
C'est la première fois que le chef d'Etat réunit ainsi les membres de sa famille politique depuis son élection en mai 2012. Il a accueilli les cinq hommes aux côtés de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Il s'agit sans doute pour le président socialiste français de resserrer les rangs de sa majorité à l'approche de la rentrée parlementaire mais aussi des élections municipales et européennes de 2014.
Après le limogeage de la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho (PS), qui avait critiqué le budget limité alloué à son portefeuille, M. Hollande a cependant multiplié les gestes de bonne volonté en direction des Verts, avec la confirmation de l'interdiction des gaz de schiste en France et la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne du parc français, avant fin 2016.
La ministre du Logement, Cécile Duflot (EELV), a d'ailleurs salué mardi matin l'initiative du dîner, considérant "naturel" qu'un président "dialogue avec les forces politiques et les responsables politiques qui composent sa majorité".
"C'est une bonne chose de faire vivre la majorité, de créer du dialogue entre des forces politiques différentes", a-t-elle déclaré sur la radio France Info, évoquant "un moment d'échanges assez francs".
Les partis de droite français ont, pour leur part, estimé que ce dîner organisé à l'Elysée était contraire à l'un des engagements énumérés par M. Hollande lors de son dernier débat télévisé face à son prédécesseur et adversaire Nicolas Sarkozy (2007-2012).
Pour l'opposition, le président socialiste s'est rendu coupable de "reniement", en rassemblant les membres de sa majorité lundi soir, alors qu'il avait déclaré qu'il ne recevrait pas, contrairement à l'ex-président Sarkozy, les parlementaires de son bord au palais présidentiel.
"On n'en est pas à un reniement près", a estimé le sénateur UMP (droite), Roger Karoutchi, reprochant notamment au président Hollande d'avoir augmenté les impôts, malgré ses engagements électoraux, rapporte le journal de droite Le Figaro.
Le président français devait rencontrer le lendemain, mardi, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, qui ne se réclame pas de la majorité présidentielle. Quant au charismatique leader du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, il n'a pas, semble-t-il, été convié, ce qui peut être expliqué par ses positions virulentes contre la politique menée par l'actuel gouvernement socialiste français.