Le New York Times a mis en garde mardi au Premier ministre japonais Minister Shinzo Abe contre la tentation de voir dans sa victoire aux élections législatives une caution populaire de ses opinions « préoccupantes » d'extrême-droite en matière de politique étrangère.
« Cette élection s'est jouée sur l'économie », estime le journal dans son éditorial, à l'heure où les sondages à la sortie des urnes révèlent que la majorité des électeurs japonais ont accordé une victoire décisive à la coalition de M. Abe en conséquence de ses bons résultats en matière économique.
« Pour autant, M. Abe ne doit pas considérer ces résultats comme une caution populaire de ses opinions d'extrême-droit préoccupantes en matière de politique étrangère, qui comprennent un révisionnisme nationaliste de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, une rhétorique enflammée à l'égard de la Chine et une tentative d'amender la Constitution japonaise pour permettre des interventions militaires plus actives », met en garde cet éditorial.
La rhétorique nationaliste de M. Abe a non seulement courroucé les voisins du Japon mais aussi inquiété le monde dans son ensemble.
Le quotidien a appelé le Premier ministre belliciste à profiter de la réussite du Japon en termes de croissance économique, qui résulte d'une variété de mesures budgétaires et monétaires adoptées depuis son entrée en fonction en décembre, et de sa nouvelle force au Parlement, pour faire adopter les mesures restantes, et les plus délicates politiquement, de son programme économique.
Le journal évoque en particulier l'harmonisation à la baisse des subventions agricoles, les réglementations sur le commerce de détail et les restrictions sur le marché de l'emploi qui pèsent sur la croissance économique du Japon depuis des décennies.