Les vendre à d'autres pays ? Mais à qui ? Quel que soit le pays acquéreur, cela pourrait fort bien mécontenter Moscou. Les vendre au Brésil, comme certains l'évoquent ? Certes, le Brésil et la Russie sont tous deux des pays appartenant aux BRICS. Mais à supposer même que le Brésil veuille vraiment les acheter, il doit aussi prendre en considération ce que cela implique sur ses relations futures avec la Russie. En outre, tout comme nous venons le dire pour la France, du fait que les deux navires sont construits selon les normes russes, les modifier serait coûteux en termes de temps, de travail et d'argent. Dans ces conditions, comment le Brésil pourrait-il envisager de les acheter ?
Les détruire alors ? A cet égard, il y a deux solutions : soit les démanteler, soit les couler. Les démanteler ? Ce serait un sacré gaspillage d'efforts ! Sans parler que cela supposerait aussi de dépenser beaucoup d'argent. Les couler ? Mais où ? Peu importe le lieu où ils seraient envoyés par le fond, cela équivaudrait à jeter des déchets en mer et polluer l'environnement marin. En outre, la construction de ces navires est le fruit du dur labeur des ouvriers français ; ce serait réduire leur travail à néant, et véritablement les insulter. Jamais ils n'accepteront cela.
Alors, que faire ? A mon humble avis, la meilleure façon serait de construire un ou deux musées sur le littoral français. On pourrait y conserver ces deux navires, et les réserver pour des visites ou des croisières pour les touristes et les jeunes. Cela permettrait ainsi, par l'entremise de la vente de billets, de contribuer aux coûts d'entretien de ces navires de guerre. Ne serait-ce pas faire d'une pierre deux coups ?
En attendant, une question se pose immédiatement : nul n'ignore que ces navires de guerre seraient là à la suite de l'annulation d'un contrat signé avec la Russie. Parmi les visiteurs, certains ne manqueraient pas de se poser cette question : est-il possible de mettre fin aussi négligemment à un accord commercial signé sous les auspices du gouvernement ? Quid de la réputation de la France ? Et de la réputation des entreprises françaises ? Dans l'avenir, quel pays sera aussi facilement disposé à signer des accords similaires avec la France ?
Après y avoir longuement réfléchi, j'avoue ne plus vraiment savoir ce qu'il faut faire de ces navires. Mais de toute façon, l'approche qui a consisté à prendre en otage ces deux navires du fait de la crise ukrainienne n'était certainement pas une bonne idée.