Dernière mise à jour à 09h11 le 12/05
Lors d'un débat, mercredi, les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, ont exprimé leurs inquiétudes quant aux conséquences du rétablissement des contrôles aux frontières internes à l'Union européenne (UE) pour l'avenir de la zone Schengen et ont appelé à la sécurisation des frontières extérieures.
Lors d'un débat en présence de la représentante du Conseil européen, Jeanine Martins-Chasseurs, ministre néerlandaise de la Défense, et du commissaire européen en charge de la migration et des affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, la plupart des députés ont jugé que le rétablissement de contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen menaçait "l'une des plus grandes et des plus tangibles réalisations du projet européen".
Le principe de libre circulation de personnes, considérée comme la clé de voûte de la construction européenne, est mis à mal depuis l'arrivée du flux de réfugiés, en majorité Syriens, à laquelle plusieurs Etats membres de l'UE ont répondu par la fermeture de leurs frontières internes à l'UE.
Dès l'automne 2015, nombres Etats membres de l'Espace Schengen (qui regroupe 22 des 28 Etats de l'UE ainsi que quatre pays extérieurs l'Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein) ont renforcé leurs contrôles ou érigé des clôtures.
Pour aider à sauver les accords de Schengen sur la libre circulation dans l'UE, il faut "sécuriser" ses frontières extérieures, ont estimé nombre d'eurodéputés. Tandis que, dans les rangs des souverainistes, on appelait comme à l'accoutumée à la fin des accords de Schengen.
Dans l'hémicycle strasbourgeois ont également résonné des mises en garde contre les coûts que ces contrôles aux frontières intérieures provoquent, notamment dans les secteurs des transports et du tourisme.
Des voix se sont par ailleurs élevées pour plaider en faveur du respect de la proportionnalité des contrôles actuels et demander que ces contrôles soient supprimés rapidement.
Ces contrôles aux frontières sont "exceptionnels et temporaires", a affirmé le commissaire Dimitris Avramopoulos aux parlementaires, en précisant que l'objectif était de les lever d'ici la fin de l'année au plus tard.
Le commissaire Avramopoulos a par ailleurs annoncé lors de cette session plénière que le Conseil européen devait approuver, jeudi 12 mai, la recommandation de la Commission européenne proposant la prolongation des "contrôles proportionnés" aux frontières intérieures de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Suède, du Danemark et de la Norvège pour une période de six mois (période qui peut être renouvelée, pas plus de trois fois, et pour un maximum de deux ans).
Le cas de la France, où l'état d'urgence décrété suite aux attentats de Paris a été prolongé, sera considéré séparément.