Dernière mise à jour à 10h14 le 29/09
La Russie est déçue par l'enquête sur la catastrophe du vol MH17 de la Malaysian Airlines, a déclaré mercredi le ministère russe des Affaires étrangères après avoir pris connaissance des conclusions de l'équipe conduite par les Pays-Bas.
"Les conclusions du Bureau du procureur néerlandais confirment que l'enquête est biaisée et motivée par des considérations politiques,'' a dit la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, dans un communiqué.
Le Boeing 777 s'est écrasé à l'est de l'Ukraine le 17 juillet 2014 alors qu'il reliait Amsterdam à Kuala Lumpur. Les 298 personnes à bord ont trouvé la mort ; la plupart étaient des citoyens néerlandais.
Mercredi à midi, l'équipe commune d'enquête (JIT) - composée de représentants des Pays-Bas, de l'Australie, de la Malaisie, de la Belgique et de l'Ukraine - a annoncé que l'avion avait été frappé par un missile antiaérien Buk lancé du territoire contrôlé par les rebelles pro-russes.
Lors d'une conférence de presse en ligne, la JIT a déclaré avoir été en mesure de recueillir des données - notamment grâce à des écoutes téléphoniques, des photos et des vidéos - prouvant que le lanceur du missile Buk a été transporté de la Russie vers l'Ukraine, puis qu'il est reparti vers la Russie après le lancement.
L'équipe internationale a identifié une centaine de suspects impliqués dans l'accident, mais a ajouté ne pas être prête à porter les accusations qui seront formulées à un stade ultérieur de l'enquête.
Mme Zakharova a indiqué que les enquêteurs internationaux avaient suspendu la pleine participation de Moscou au processus de l'enquête, mais que l'Ukraine était un membre à part entière de la JIT, et que par conséquent, ''elle aura l'occasion de forger des éléments de preuves et de présenter l'affaire sous un jour qui lui sera favorable.''
Elle a ajouté que Moscou espère que la JIT changera d'avis après avoir reçu les ''preuves irréfutables'' que la partie russe entend avancer.
Lundi, le ministère russe de la Défense a indiqué prévoir de fournir aux enquêteurs néerlandais des données d'observation radar objectives, qui pourront contribuer à ''déterminer les véritables causes de l'accident.''
Lors de la conférence de presse, la JIT a déclaré ne pas avoir encore reçu les informations en provenance de Russie, mais a précisé que l'équipe ne croit pas qu'elles puissent changer les résultats de l'enquête.