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Nombre record de réfugiés et migrants morts en traversant la Méditerranée, selon le HCR

Xinhua | 26.10.2016 15h26

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit alarmé par le niveau record du nombre de réfugiés et de migrants morts en traversant la mer Méditerranée en 2016, à deux mois de la fin de l'année.

Selon le HCR, 3.740 personnes ont perdu leur vie à ce jour en 2016, alors que 3.771 étaient décédées pour toute l'année 2015. "Il s'agit de la pire situation que nous ayons jamais vu", a déclaré mardi un porte-parole du HCR, William Spindler, lors d'un point de presse à Genève. "Alors qu'il y a eu un décès pour 269 arrivées l'année dernière, la probabilité de mourir en 2016 est montée en flèche avec un décès pour 88 arrivées", a-t-il précisé.

Cette augmentation du nombre de décès a lieu en dépit d'une forte baisse cette année du nombre de personnes cherchant à traverser la Méditerranée pour atteindre l'Europe. L'an dernier, au moins 1.015.078 personnes ont fait la traversée. Cette année, jusqu'à présent, les passages se limitent à 327.800 personnes.

"Entre la Libye et l'Italie, la probabilité de mourir est encore plus élevée, avec un décès pour 47 arrivées", a dit le porte-parole, se référant à ce qui est communément appelé la route centrale de la Méditerranée. Pour le HCR, les causes de cette augmentation sont multiples : environ la moitié de ceux qui ont traversé la Méditerranée jusqu'à présent cette année ont emprunté la route entre l'Afrique du Nord et l'Italie - un itinéraire plus périlleux.

"Aujourd'hui, les passeurs utilisent souvent des navires de moindre qualité - des radeaux gonflables fragiles qui souvent ne durent pas le temps du voyage", a expliqué M. Spindler soulignant également que plusieurs incidents semblent être liés à des voyages entrepris dans des conditions de mauvais temps.

Les tactiques des passeurs ont changé, avec très souvent des milliers de personnes embarquant en même temps.

"Cela est peut-être lié à un nouveau modèle de trafic ou vise à réduire les risques de détection" a-t-il dit. "Mais cela rend aussi le travail des sauveteurs plus difficile".

Selon le HCR, gérer ce problème, tout en assurant le fonctionnement des systèmes d'asile, demeure un défi politique pour de nombreux pays. L'agence onusienne rappelle toutefois que des mesures pour sauver des vies sont disponibles et exhorte tous les pays à faire plus à cet égard.

Ces moyens comprennent de meilleures réinstallations et admissions humanitaires, le regroupement familial, le parrainage privé, et des visas humanitaires, d'étudiants et de travail pour les réfugiés.

"Ce taux de mortalité élevé rappelle aussi l'importance de poursuivre de robustes capacités de recherche et sauvetage, sans lesquelles les taux de mortalité seraient très certainement plus élevés", a noté M. Spindler.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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