Dernière mise à jour à 08h20 le 01/11
Le gouvernement israélien a demandé lundi à la Cour suprême du pays de reporter l'entrée en vigueur d'une ordonnance exigeant l'évacuation d'une colonie juive non-autorisée en Cisjordanie.
L'Etat a demandé à la Cour de prolonger de sept mois la date limite fixée pour l'évacuation de la colonie d'Amona.
En 2014, la Cour suprême a décrété que la colonie d'Amona avait été construite de manière illégale sur des terres palestiniennes privées, et devait être démolie avant le 25 décembre 2016.
Depuis, les parlementaires favorables à la colonisation au sein de la coalition de droite du Premier ministre Benyamin Netanyahou n'ont eu de cesse de trouver une faille dans le jugement de la Cour, afin de légaliser rétroactivement la construction de la colonie.
Le Procureur général d'Israël a cependant déclaré qu'une révision de cette décision serait anticonstitutionnelle.
La demande de report du gouvernement israélien a été condamnée par Yesh Din, un groupe israélien de défense des droits de l'Homme. Yesh Din représente notamment les propriétaires palestiniens qui ont adressé une pétition à la Cour suprême pour faire évacuer Amona. "Cette demande de report est une insulte à l'Etat de droit", a déclaré dans un communiqué un porte-parole du groupe.
Yesh Din a appelé la Cour à faire appliquer la loi et à "rendre les terres concernées à leurs propriétaires légitimes, les résidents des communautés palestiniennes de Silwad, Taybeh et Ein Yabrud".
Amona, située à l'est de la ville de Ramallah, est le plus grand des prétendus "avant-postes", des communautés illégales construites par des Israéliens d'extrême-droite sans l'aval du gouvernement.
Il existe une centaine d'avant-postes non-autorisés de ce type, et 120 autres colonies qu'Israël considère comme légales.
En réalité, "avant-postes" et "colonies" sont tous considérés comme illégaux par le droit international, dans la mesure où ils ont été construits sur des terres occupées par Israël en 1967, à l'issue de la Guerre des Six Jours.