Dernière mise à jour à 08h20 le 01/11
Au moins 84 civils ont été tués et 280 autres blessés depuis que les rebelles ont lancé une vaste offensive dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, a déclaré l'armée syrienne lundi dans un communiqué.
Ce nombre élevé de victimes a été causé par un bombardement dans lequel les rebelles ont lancé une centaine d'obus de mortier, 50 missiles Grad et 20 barils explosifs sur les quartiers contrôlés par le gouvernement dans l'ouest d'Alep, a indiqué l'armée dans un communiqué publié par l'agence de presse étatique SANA.
L'armée a également fait état d'une attaque aux armes chimiques, commise dimanche par les rebelles contre une académie militaire et un quartier résidentiel de l'ouest d'Alep, et au cours de laquelle 48 personnes ont souffert de crises d'étouffement et de difficultés respiratoires.
Au cours des trois derniers jours, Alep a été le théâtre des affrontements les plus violents depuis le début du conflit il y a quatre ans, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
L'offensive rebelle vise à briser le siège gouvernemental qui étouffe les quartiers tenus par les rebelles dans l'est d'Alep.
Les rebelles ont réussi à pénétrer dans les faubourgs d'Assad et la ville de Menyan dans l'ouest d'Alep, mais l'armée a repris Menyan dimanche, et a affirmé avoir encerclé les rebelles retranchés à Assad.
L'armée syrienne assiège les quartiers rebelles d'Alep depuis plusieurs mois. Elle a appelé les rebelles à se rendre ou à quitter l'est d'Alep pour une autre zone tenue par les rebelles dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest du pays.
Les rebelles ont largement ignoré ces appels ; la semaine dernière, une trêve de trois jours a été décrétée par le gouvernement pour permettre aux civils et aux rebelles souhaitant se rendre en échange d'une amnistie d'évacuer la ville, mais seuls une poignée de civils et de rebelles ont quitté la ville par les voies de sortie officielle avant l'expiration de la trêve.
Le gouvernement syrien a accusé les rebelles d'empêcher les civils - quelque 250 000 personnes - et les combattants de quitter la ville.
Des observateurs estiment qu'Alep s'apprête à devenir le champ de bataille décisif de la crise syrienne, et que le vainqueur sera en mesure de dicter les conditions de règlement du conflit, dans la mesure où tous les groupes armés soutenus par des puissances régionales ou internationales sont présents dans la province. Ce sont cependant les civils qui paient le prix de ce conflit.