Dernière mise à jour à 08h29 le 06/02
Le ministre américain de la Défense, James Mattis, a conclu samedi une visite de deux jours au Japon au cours de laquelle il a réitéré l'engagement de son pays en faveur de la défense de l'archipel et a promis de renforcer l'alliance nippo-américaine.
A l'issue de sa rencontre samedi avec son homologue japonais, Tomomi Inada, M. Mattis a déclaré que la nouvelle administration américaine, sous l'égide du président Donald Trump, accordait une grande priorité à la région Asie-Pacifique et "particulièrement aux alliés de longue date comme le Japon".
Ces propos ont été considérés par certains médias japonais comme visant à apaiser les inquiétudes de Tokyo, rendu perplexe par les déclarations de M. Trump sur l'affaiblissement délibéré du yen et le coût trop élevé du stationnement des troupes américaines au Japon.
Lors de la campagne électorale, Donald Trump avait laissé entendre, selon des médias, qu'il pourrait retirer les forces américaines du Japon si Tokyo ne prenait pas en charge l'ensemble du fardeau financier.
Mme Inada a assuré que ce sujet n'avait pas été évoqué lors de son entretien avec M. Mattis, tandis que celui-ci a pour sa part déclaré que le Japon était un "modèle" en matière de partage des coûts avec les Etats-Unis.
Il a également noté le budget militaire croissant du Japon depuis que le Premier ministre Shinzo Abe est arrivé au pouvoir en 2012, le jugeant "sur la bonne voie".
En ce qui concerne le déménagement controversé de la base aérienne américaine de Futenma sur l'île d'Okinawa (sud), les deux ministres ont convenu que le plan visant à déplacer cette base du corps des Marines vers la région de Henoko, moins peuplée et dans la même préfecture, était la seule solution.
Si les gouvernements américain et japonais "considèrent toujours que Henoko est la seule solution permettant de résoudre (la question de Futenma), cela augure de graves problèmes à l'avenir", a averti vendredi le gouverneur de la préfecture d'Okinawa, Takeshi Onaga.
Lors de son premier déplacement à l'étranger en tant que chef du Pentagone, James Mattis a par ailleurs rencontré vendredi le Premier ministre Abe et le chef de la diplomatie nippone Fumio Kishida.
Selon les services de ce dernier, M. Mattis a indiqué lors de sa rencontre avec Shinzo Abe que les îles Diaoyu (appelées les îles Senkaku par le Japon) relevaient de l'article 5 du traité de défense mutuelle américano-japonais, par lequel les Etats-Unis s'engagent à défendre des territoires qui relèvent du contrôle administratif du Japon.
La Chine a exhorté vendredi les Etats-Unis à cesser de tenir des propos erronés sur la souveraineté de ces îles situées en mer de Chine orientale.
"Les îles Diaoyu et leurs îlots adjacents font partie intégrale du territoire chinois depuis les temps anciens, ce qui est un fait historique immuable", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang.
Selon lui, le traité de coopération mutuelle et de sécurité nippo-américain est un produit de la Guerre froide qui ne doit pas porter atteinte à la souveraineté territoriale et aux droits légitimes de la Chine.
"Nous exhortons les Etats-Unis à adopter une attitude responsable, à cesser de tenir des propos erronés en ce qui concerne la souveraineté des îles Diaoyu et à éviter de compliquer davantage la question et de déstabiliser la situation régionale", a souligné le porte-parole.