Dernière mise à jour à 08h41 le 13/04
Selon les médias allemands, la police allemande enquête sur un possible lien avec les extrémistes islamique après l'attentat contre le bus de l'équipe de football du Borussia Dortmund. Mardi soir, les joueurs de l'équipe allemande étaient sur le chemin de leur quart de finale de la Ligue des Champions à domicile contre Monaco, lorsque trois charges ont explosé, faisant un blessé léger, le défenseur espagnol Marc Bartra, qui a néanmoins dû être hospitalisé brièvement pour une blessure à la main. Une lettre trouvée près de la scène aurait cité l'attaque du marché de Noël de Berlin et les opérations militaires en Syrie, mais on ne sait pas si la lettre est authentique.
D'après le journal Süddeutsche Zeitung, la lettre trouvée à proximité commencerait avec l'expression « Au nom d'Allah », et mentionnerait l'utilisation par l'Allemagne de chasseurs-bombardiers Tornado dans les forces de la coalition affrontant l’État islamique. La chancelière Angela Merkel a qualifié l'attaque d'« acte révoltant » : « La chancelière a été, comme les habitants de Dortmund et des millions de personnes partout dans le monde, consternée par l'attaque du bus de l'équipe du BVB », a déclaré mercredi son porte-parole, Steffen Seibert. Un suspect de la mouvance islamiste a été arrêté, et un autre est recherché, mais le Süddeutsche Zeitung a souligné, disant qu'une analyse de la lettre par des experts était en cours, qu'il est aussi possible que les auteurs aient délibérément essayé d'induire l'enquête en erreur.
L'agence de presse allemande DPA a ainsi rapporté qu'une deuxième lettre a d'ailleurs circulé en ligne, en faisant valoir que c'est un groupe anti-fasciste qui a procédé à l'attaque. Cette lettre affirme que l'attaque a été motivée par la prétendue tolérance du club envers les fans racistes et d'extrême droite, contre qui le club a pourtant sévi dans le passé. D'après le chef de la police de Dortmund, qui a précisé qu'un policier à moto escortant le bus a également été blessé, c'était une attaque ciblée. Plusieurs rapports ont indiqué que les explosifs avaient été cachés dans une haie. Dans le même temps, les fans déjà présents au Signal Iduna Park se sont vus dire de rester sur place jusqu'à ce qu'ils puissent partir sans danger. Le stade a ensuite été évacué en toute sécurité.
De son côté, le correspondant de la BBC à Berlin, Damien McGuinness estime que, malgré la revendication apparente d'un motif islamiste, l'attaque n'a pas grand-chose en commun avec les attaques précédentes. Ainsi, les explosifs utilisés n'avaient pas été conçus pour causer un maximum de dégâts dans une foule, ni pour cibler le stade lui-même, qui est à plusieurs kilomètres. Le match a été reporté à 18h45 heure locale (16h45 GMT) mercredi. Le Président de l'UEFA Aleksander Ceferin a pour sa part dit qu'il était « profondément troublé par les explosions », et que la décision de report « était correcte puisque nous devons toujours donner la priorité à la sécurité de tous les fans, des officiels de l'équipe et des joueurs ».