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France : le ralliement de Dupont-Aignan à Marine Le Pen fait réagir les politiques

Xinhua | 02.05.2017 08h23

Nicolas Dupont-Aignan, le candidat du parti Debout la France qui a atteint la sixième place au premier tour de l'élection présidentielle française, a décidé de se rallier à Marine Le Pen pour le second tour, se démarquant ainsi du front républicain qui appelle à faire barrage à la candidate du Front national (FN).

"J'annonce officiellement que je soutiendrai Marine Le Pen, sur un projet de gouvernement élargi", a-t-il déclaré vendredi soir sur France2, tout en estimant que la fille de Jean-Marie Le Pen n'est pas pour lui d'extrême droite. Un ralliement qui a fait réagir jusque dans son propre parti.

Olivier Clodong, directeur de campagne de M. Dupont-Aignan, a ainsi refusé de suivre cette consigne de vote. "A titre personnel, je ne me reconnais ni dans Mme Le Pen ni dans M. Macron. Je ne voterai pour aucun des deux", a-t-il tweeté.

L'un des vice-présidents de Debout la France, Dominique Jamet, s'est également désolidarisé de cette décision de son président en démissionnant de son poste. Il a indiqué sur BFMTV que Nicolas Dupont-Aignan a "perdu sa dignité, sa pureté" en soutenant Marine Le Pen.

La droite semble aussi surprise de ce ralliement de celui qui se dit gaulliste et critique son choix.

"Dupont-Aignan a affaibli la droite au premeir tour pour aider Marine Le Pen. Le sous-marin du FN vient de faire surface", a tweeté l'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet.

Le président de la région PACA, Christian Estrosi, a lui aussi dit ne pas comprendre ce ralliement. "D'un leader se réclamant du gaullisme à militant discipliné de Marine Le Pen. Avec ce soutien, Dupont-Aignan tombe bien bas et son masque aussi", a-t-il écrit en regrettant que M. Dupont-Aignan, contrairement au général de Gaulle, n'a pas su dire non à l'extrême droite. "Honte à lui. Restons du côté de la résistance", a-t-il ajouté.

"Soi-disant gaulliste, mais en réalité pétainiste, Dupont-Aignan doit être battu aux législatives et dans sa commune. Vrai collabo", a critiqué le député LR Dominique Bussereau. Le centriste François Bayrou, soutien d'Emmanuel Macron, parle d'une "immense honte". "Qu'on ose se dire gaulliste en faisant un tel choix, immense honte", a tweeté M. Bayrou.

Par ailleurs, le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé de donner une consigne de vote, a indiqué dans une vidéo vendredi qu'il ne voterai pas Marine Le Pen. "Est-ce qu'il y a une seule personne d'entre vous qui doute du fait que je ne voterai pas Front national? Tout le monde le sait", a dit M. Mélenchon.

Le candidat de La France insoumise a expliqué son refus de donner une consigne de vote par le souci de maintenir son groupe en vue des élections législatives. "Si je ne le dis pas, c'est pour que vous puissiez rester regroupés (...) Pour envisager la suite, il faut qu'on reste regroupé", a-t-il expliqué.

Quant à la présidente LR du conseil régional Ile-de-France, Valerie Pécresse, elle a indiqué vendredi dans une interview au Figaro que son parti devait "exclure tous les responsables LR ou mouvements affiliés qui appellent à voter pour le FN".

"C'est une ligne rouge que l'on ne peut pas franchir. Sens commun a eu la sagesse de ne pas suivre Christine Boutin dans cette voie. Je leur demande d'aller plus loin et de voter contre Marine Le Pen. Rien ne serait pire que de la faire élire", a déclaré Mme Pécresse.

Depuis l'appel de la présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin, à voter pour la candidate du FN, des responsables de la droite et du centre comme Christian Estrosi ou Jean-Christophe Lagarde de l'UDI réclament son exclusion du parti Les Républicains.

 

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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