Dernière mise à jour à 08h31 le 16/05
Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de droite, Edouard Philippe. |
Le nouveau Premier ministre français, Édouard Philippe, accueilli par son prédécesseur, Bernard Cazeneuve, lors d'une cérémonie de passation de pouvoir, lundi à Paris. Le nouveau Président Emmanuel Macron, a nommé lundi Édouard Philippe, un homme de la droite modérée maire de la ville du Havre, en Normandie, Premier ministre, une décision cruciale et de grande importance au moment où il essaie d'équilibrer sa promesse d'apporter des changements aux exigences de changement du pays. Le gouvernement devrait être quant à lui nommé mardi. La nomination de M. Philippe, 46 ans, issu du parti de droite Les Républicains et dont le nom était sur toutes les lèvres depuis quelques jours, a été annoncée par Alexis Kohler, secrétaire général du président, dans la cour du Palais de l'Élysée.
M. Philippe est un allié politique proche d'Alain Juppé, l'ancien Premier ministre qui avait participé, sans succès, à la primaire présidentielle de la droite l'année dernière et qui est également une figure centrale de l'aile centriste des républicains. Edouard Philippe, dont on dit qu'il est amateur de boxe, de Coca-Cola, de M&M's, de Bruce Springsteen de boutons de manchettes -et qui est également germanophone- et n'était guère connu en France en France jusqu'à la semaine dernière, lorsque les médias ont commencé à signaler qu'il était l'un des principaux candidats à être envisagés pour le poste de Premier ministre. Avant sa nomination de lundi, les chaînes de télévision française couvraient frénétiquement ses mouvements en direct, avec des cameramen juchés sur des motos poursuivant son taxi à travers Paris.
M. Macron, âgé de 39 ans, qui n'avait jamais occupé le moindre poste électif avant de remporter l'élection présidentielle le 7 mai, est devenu le plus jeune chef de l'Etat de l'histoire de la France moderne lorsqu'il a été investi dimanche. Dès la nomination de son Premier ministre, il s'est rendu à Berlin pour des pourparlers avec la chancelière Angela Merkel. À plusieurs égards, Edouard Philippe rappelle Emmanuel Macron : l'un et l'autre sont plus jeunes que la plupart des politiciens français, tous deux sortent de l'ENA et ils ont tous les deux travaillé dans le secteur privé : le Président fut ainsi banquier d'investissement pour Rothschild et son Premier ministre a travaillé comme avocat pour la firme américaine Debevoise & Plimpton et en tant que responsable des affaires publiques pour Areva, le géant du nucléaire français. « Je crois qu'ils se connaissent et se ressemblent, en raison de leur honnêteté intellectuelle et de leur rigueur », a déclaré Benjamin Griveaux, porte-parole d'Emmanuel Macron et candidat aux élections législatives de juin, sur la radio Europe 1.
La nomination d'un Républicain centriste comme premier ministre pourrait jouer un rôle important à l'heure où Emmanuel Macron essaie de persuader davantage de modérés de rejoindre son parti En Marche ! avant ces élections, ou du moins de travailler avec eux au Parlement. La totalité des 577 sièges de l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, seront attribués lors des élections législatives de juin prochain. La majorité absolue est de 289 sièges, et le parti du nouveau Président ne compte pour l'heure aucun élu. Les présidents français sont libres de choisir leurs premiers ministres, mais ils ne peuvent gouverner seulement s'ils détiennent une majorité à l'Assemblée nationale. Si ce n'est pas le cas, c'est le parti qui domine l'assemblée qui a le pouvoir de demander que l'un de ses membres devienne Premier ministre. Cela signifie que le Président Macron pourrait être obligé de remplacer son premier ministre, si les résultats des élections de juin ne lui sont pas favorables.