Dernière mise à jour à 16h10 le 21/06
"Nous travaillons avec les médecins turcs comme des frères et sœurs". Ce sont les mots de Muhammed Attab, un réfugié syrien parmi les plus de 3 millions vivant en Turquie.
Médecin ayant fui Alep il y a plus de 2 ans, Muhammed Attab ne savait pas si en quittant le nord de la Syrie, il abandonnait aussi la profession et la carrière qu'il avait construites dans son pays d'origine.
Cependant, grâce à un programme conjoint du bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Turquie et du Ministère turc de la santé, il a pu commencer un nouveau chapitre de sa vie et de sa carrière, en travaillant dans le système de santé national turc et en soignant des Syriens en Turquie.
En 2016, le gouvernement turc a promulgué une loi qui permet aux professionnels de santé syriens de travailler dans le système de santé turc, permettant d'intégrer ces professionnels de santé et de veiller à ce que les réfugiés syriens puissent recevoir des soins sans rencontrer de barrières culturelles.
Afin de mettre en œuvre cette loi, l'Institut de santé publique de Turquie, associé au Ministère de la santé et au bureau de l'OMS, a développé une formation d'adaptation pour les professionnels de santé syriens vivant en Turquie, y compris les médecins, les infirmières et les sages-femmes.
L'initiative est soutenue financièrement par la branche humanitaire de la Commission européenne (ECHO). La formation offre des cours pratiques et donne lieu à un certificat qui autorise les professionnels de santé syriens à exercer dans les centres de santé pour réfugiés établis en Turquie et à fournir des services aux réfugiés syriens.
"Ce projet en Turquie est une bouée de secours pour les médecins syriens", explique Muhammed Attab. "Avec ce programme, nous nous sentons des médecins pour la première fois en deux ans".
Alors que les professions de santé ont des principes fondamentaux universels, certains règlements et pratiques diffèrent considérablement d'un pays à l'autre. La formation à l'adaptation vise à donner aux professionnels de santé syriens les connaissances et l'expérience dont ils ont besoin pour être pleinement compétents dans le contexte turc.
"Ces formations ne sont pas seulement un moyen d'aborder les barrières linguistiques, mais un bon exemple de collaboration. Nous sommes reconnaissants du fait que le gouvernement de la Turquie, le Ministère de la santé et le personnel de santé turc assurent un accès équitable aux services de santé", souligne le Dr Pavel Ursu, représentant de l'OMS en Turquie.
L'OMS apporte son soutien à la formation en s'assurant notamment que les professionnels de santé syriens soient dotés du cadre théorique essentiel pour leur carrière future. En outre, l'agence onusienne fournit aux stagiaires un soutien financier pour la durée de la formation pratique pour couvrir les frais de subsistance et les frais de déplacement.