Dernière mise à jour à 10h03 le 19/07
Soupçonnant six militants des droits de l'homme - dont la directrice d'Amnesty International Turquie - d'aider une organisation terroriste, un tribunal turc a décidé mardi de les maintenir en détention, a rapporté un média local.
Les procureurs les accusent ''de commettre un crime au nom d'une organisation terroriste, mais sans en être membres,'' est-il indiqué.
Leur détention a provoqué un certain émoi un peu partout à travers le monde et a accentué les appréhensions, au sein de la communauté internationale, que la liberté d'expression ne soit menacée, en Turquie, par le président Recep Tayyip Erdogan.
La décision de justice a été prise un jour après que les militants, dont le procès n'a pas encore eu lieu et qui n'ont pas encore été officiellement accusés, ont pu s'exprimer devant les procureurs, pour la première fois depuis qu'ils ont été placés en détention.
La directrice d'Amnesty International Turquie, Idil Eser, a été arrêtée le 5 juillet en même temps que sept militants et deux formateurs étrangers, lors d'un atelier sur la sécurité numérique et la gestion d'informations, dans une île, au sud d'Istanbul.
Huit des personnes arrêtées sont des militants turcs des droits de l'homme, notamment Mme Ilknur Ustun, membre de la Women's Coalition et M. Veli Acu, de la Human Rights Agenda Association. Quatre de ces personnes ont désormais été libérées, est-il ajouté.
Deux formateurs étrangers de nationalité allemande et suédoise, en charge de l'atelier sur l'information numérique, demeurent en détention provisoire.
Les militants ont été arrêtés sur la base d'un renseignement selon lequel ils travaillaient contre le gouvernement, et assimilés aux nombreuses autres personnes qui, en juillet 2016, auraient été impliquées dans le coup d'État avorté.