Dernière mise à jour à 10h48 le 03/05
La diplomatie iranienne a rejeté mercredi les allégations invoquées par le Maroc pour justifier sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec la République islamique, le pays maghrébin accusant Téhéran de soutenir le Front Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental.
"Les allégations selon lesquelles un diplomate iranien (au Maroc) a coopéré avec le Front Polisario est fausse et irréelle", a indiqué Bahram Qasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, dans un communiqué publié en ligne.
"L'un des principes importants et fondamentaux de la politique étrangère de l'Iran consiste à respecter pleinement la souveraineté et la sécurité d'autres pays", a-t-il assuré, ajoutant que l'Iran ne s'était jamais immiscé dans les affaires intérieures d'autres pays et ne le ferait jamais.
Téhéran juge ainsi les allégations marocaines "totalement dénuées de fondement et de vérité", conclut le communiqué.
Le Maroc a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran pour ses liens supposés avec le Front Polisario, a annoncé mardi le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
Le royaume chérifien va expulser l'ambassadeur d'Iran en poste à Rabat et fermera son ambassade à Téhéran, a-t-il précisé.
Le chef de la diplomatie marocaine a affirmé que son pays disposait de "preuves tangibles" de l'implication de l'Iran par le biais du Hezbollah, son allié au Liban, apportant un soutien financier au mouvement sahraoui et formant ses membres afin de "saper la sécurité et la stabilité" du royaume.
Les relations entre Rabat et Téhéran ont connu plusieurs crises après la révolution iranienne de 1979. Les deux pays n'ont normalisé leurs rapports qu'au début des années 1990.
En 2009, le Maroc avait déjà rompu ses rapports avec l'Iran, affirmant que Téhéran cherchait à inculquer l'islam chiite aux Marocains, qui sont très majoritairement sunnites.