Dernière mise à jour à 10h48 le 03/05
Des milliers de personnes ont répondu mardi en France à l'appel des syndicats pour célébrer le 1er-Mai, la Fête du travail. Ce défilé traditionnel des organisations syndicales a dégénéré à Paris, où de violents incidents ont éclaté en marge du cortège.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 143.500 personnes ont défilé mardi dans toute la France, dont 20.000 à Paris, d'après la préfecture de police. Des chiffres en deçà de ceux de la CGT qui a estimé le nombre de manifestants en France à 210.000, dont 55.000 Paris.
Dans la capitale française, ce traditionnel défilé syndical du 1er-Mai a été marqué par des incidents d'une rare violence sur fond de heurts, de saccages et de dégradations de biens publics ou privés. Des exactions commises par des groupes extrémistes encagoulés qui ont infiltré les manifestants et créé un cortège parallèle, selon la police.
"Au sein des 14.500 individus, hors cortège syndical s'est glissé un groupe, dont au moins 1.200 Black blocks (groupe extrémiste, NDLR). Ils étaient au milieu de cet autre cortège", a expliqué le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, lors d'un point de presse tenu à la suite des violences perpétrées en marge du défilé.
Les images prises pendant les pillages, notamment celui d'un McDonald, vont être "exploitées tout comme les traces sur des projectiles pour identifier les auteurs et les interpeller", a indiqué M. Delpuech tout en précisant que la police avait disposé en amont d'informations selon lesquelles ces radicaux "voulaient s'en prendre violemment aux forces de l'ordre ainsi qu'aux symboles du capitalisme".
Selon la préfecture de police, près de 200 membres de la mouvance radicale des Black blocks ont été interpellés en marge de la manifestation, ainsi que six autres individus pour "port d'arme prohibé ou jets de projectiles".
Des violences qui ont fait réagir les autorités, mais aussi les politiques qui ont condamné les exactions et exigé une fermeté à l'endroit des auteurs et commanditaires. Le président français Emmanuel Macron, en visite d'Etat en Australie, a condamné "avec une absolue fermeté" ces violences "qui ont dévoyé les cortèges du 1er-Mai". Et de promettre su Twitter que "tout sera fait pour que leurs auteurs soient identifiés et tenus responsables de leurs actes".
Son Premier ministre Edouard Philippe a également condamné dans un communiqué "l'irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent de tels agissements" et salué "le professionnalisme des forces de l'ordre". Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui s'est rendu mardi soir à la préfecture de police de Paris, a déclaré à son tour que "celles et ceux qui appellent à la violence seront poursuivis, arrêtés et condamnés". Et que les 200 membres de la mouvance radicale appréhendés seront "poursuivis".
A ces réactions de l'exécutif s'ajoutent celles de la classe politique, notamment de l'opposition de droite qui a accusé l'Etat de "laxisme" face à ces "voyous". "Terribles images aujourd'hui pour notre pays. Faillite de l'Etat régalien. Il est urgent de rétablir l'autorité : soutien total à nos forces de l'ordre qui font face à ces voyous", a tweeté le patron du parti LR, Laurent Wauquiez.
"Inacceptable saccage de Paris par les milices d'extrême gauche, galvanisées par le laxisme du pouvoir. Il est temps de frapper fort sur ces agitateurs professionnels", a dénoncé la présidente du FN, Marine Le Pen. "Scènes de violences inacceptables" également pour l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls qui ne veut "aucune impunité pour ceux qui se livrent à ces exactions", alors que le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a pointé du doigt les "bandes d'extrême droite" qui seraient, selon lui, les véritables auteurs de ces violences.