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Le Maroc rompt ses relations diplomatiques avec l'Iran

le Quotidien du Peuple en ligne | 03.05.2018 08h55

Le ministère marocain des Affaires étrangères a annoncé le 1er mai la fermeture de son ambassade à Téhéran et l'expulsion de l'ambassadeur iranien à Rabat du fait du soutien de l'Iran au Polisario. Rabat accuse Téhéran d'entraîner et d'armer les combattants du Front Polisario par le biais de son antenne du Hezbollah au Liban. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré à Al Jazeera que Rabat possède des preuves incriminant le gouvernement iranien, qui aurait aidé le Hezbollah à fournir un soutien financier et logistique au Polisario via son ambassade à Alger.

M. Bourita a dit qu'il avait présenté les preuves à son homologue iranien plus tôt dans la journée à Téhéran, qui comprenaient des documents sur les livraisons d'armes faites au groupe rebelle. « Ce mois-ci, le Hezbollah a envoyé au Polisario des missiles SAM9, SAM11 et Strela [surface-air] avec la connivence de l'ambassade iranienne à Alger », a-t-il affirmé aux journalistes. « Le Maroc n'a eu d'autre choix que d'agir et de rompre les relations diplomatiques et de fermer son ambassade à Téhéran ». M. Bourita a précisé qu'il revenait tout juste d'Iran après l'avoir informé de la décision du Maroc de rompre les relations. L'ambassadeur de Rabat est déjà rentré chez lui et le chargé d'affaires iranien a été expulsé le 1er mai avec effet immédiat.

L'Iran a contesté la décision ou les accusations du Maroc, disant qu'il n'a jamais armé les sécessionnistes, mais, de fait, l'Iran aurait bien soutenu le Polisario dans le passé. De son côté, le Hezbollah a nié dans une déclaration qu'il entraînait et armait le Polisario et a souligné que le Maroc avait pris sa décision sous « la pression américaine, israélienne et saoudienne ». La région du Sahara occidental est divisée par un mur de terre où le territoire à l'est de la structure dépend du Front Polisario soutenu par l'Algérie. L'Espagne a renoncé au contrôle de ce territoire en 1975, revendiqué par la suite par la Mauritanie, le Maroc et le Polisario. La Mauritanie a toutefois retiré sa revendication sur le territoire et a procédé à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique en 1984.

Les efforts de l'ONU ont échoué à maintes reprises à négocier un règlement sur le territoire contesté qui, selon le Polisario, appartient au peuple sahraoui. Le Maroc, qui contrôle 90% du territoire, y compris ses trois principales villes, insiste quant à lui sur le fait qu'il fait partie intégrante du royaume et que seule une semi-autonomie peut être envisagée, alors que le Polisario demande la tenue d'un référendum sur l'autodétermination. En 2009, Rabat avait déjà rompu les liens diplomatiques avec Téhéran après qu'un conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, ait déclaré que l'Iran avait des droits souverains sur Bahreïn. Le ministère marocain des Affaires étrangères a également accusé l'Iran de tenter de répandre l'islam chiite dans le royaume chérifien, à prédominance sunnite.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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