Enregistrement et éducation des enfants laissés derrière
( le Quotidien du Peuple en ligne )
11.01.2013 à 14h56
Un système d'enregistrement des enfants des zones rurales qui ont été abandonnés par leurs parents travailleurs migrants sera mis en place afin de s'assurer qu'ils reçoivent l'enseignement obligatoire, a annoncé le ministère chinois de l'Education.
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L'urbanisation rapide de la Chine a conduit à une augmentation du nombre des enfants laissés derrière, qui ont un ou des deux parents qui travaillent loin de chez eux et qui sont pris en charge par les grands-parents ou d'autres proches, selon un communiqué publié jeudi par le ministère sur son site internet.
Le nombre de ces enfants est estimé à 22 millions d'après les dernières données officielles.
Selon une circulaire publiée par le ministère, les gouvernements locaux doivent améliorer les soins des enfants laissés derrière dans les zones rurales afin de s'assurer qu'ils ne soient pas sans surveillance.
Un nouveau système permettra d'enregistrer tous les enfants de moins de 16 ans qui sont laissés dans les zones rurales, afin de garantir qu'ils reçoivent une éducation.
Guilin Yuan, un expert de l'éducation rurale de l'université normal de Beijing, a déclaré que l'investissement public, l'infrastructure des écoles dans les zones rurales a connu des améliorations importantes ces dernières années.
« Toutefois, c'est encore fréquent que les enfants laissés derrière abandonnent l'école. La raison principale tient au fait que la plupart d'entre eux sont pris en charge par les grands-parents ou d'autres proches et qu'ils reçoivent moins d'attention et de soins», a-t-il expliqué.
En ajoutant que les autorités devraient établir clairement que les tuteurs qui n'envoient pas les enfants à l'école soient sévèrement punis.
Selon des experts, le manque d'attention et de soins des parents peuvent conduire à divers problèmes chez les enfants laissés derrière et poser des menaces potentielles quant à leur sécurité et leur santé psychologique.
En novembre dernier, cinq enfants ont été retrouvés morts empoisonnés au monoxyde de carbone, dans une décharge, où ils avaient trouvé refuge pour échapper au froid dans la ville de Bijie, la province du Guizhou au sud-ouest de la Chine.
Les pères de ces enfants étaient des travailleurs migrants à Shenzhen, qui ont laissé la responsabilité d'élever leurs enfants aux grands-parents ou d'autres proches.
Song Wenzhen, directrice de la division de l'enfance du Comité du Conseil d'Etat du travail national sur les femmes et les enfants, a appelé les travailleurs migrants à donner plus de soin et d'amour à leurs enfants.
"De nombreux travailleurs migrants retournent dans leur ville natale une fois par an ou voire seulement tous les trois à cinq ans. Ils devraient se rendre compte que personne ne peut remplacer la communication et l'attention que les parents peuvent donner à leurs enfants», a-t-elle dit.
Cette circulaire a également appelé les gouvernements locaux à améliorer les conditions d'enseignement dans les zones rurales, telles que la fourniture de repas sûrs et nutritifs pour les élèves des régions rurales.