Dernière mise à jour à 09h08 le 01/11
Selon un rapport publié lundi par l'UNICEF, près d'un enfant sur sept dans le monde -soit 300 millions d'enfants- vit dans une région où la pollution de l'air est très élevée. La plupart de ces enfants touchés -220 millions- vivent en Asie du Sud. Les sources de pollution comprennent les usines, les centrales électriques, les déchets de combustion, la poussière et les véhicules qui utilisent des combustibles fossiles, qui « ne nuisent pas seulement aux poumons en développement des enfants, ils peuvent réellement traverser la barrière hémato-encéphalique et endommager durablement leur cerveau en développement », selon les mots du directeur général de l'organisation, Anthony Lake.
Anthony Lake a déclaré que chaque année, la pollution atmosphérique est un « facteur majeur contribuant à la mort d'environ 600 000 enfants âgés de moins de 5 ans ». L'Organisation mondiale de la santé estime que la pollution atmosphérique a tué 3,7 millions de personnes dans le monde en 2012, dont 127 000 enfants de moins de 5 ans. La pollution de l'air intérieur, causée habituellement par le charbon ou les poêles à bois dans les pays en développement, a tué 4,3 millions de personnes en 2012, dont 531 000 enfants de moins de 5 ans. La semaine prochaine au Maroc, l'ONU mènera des pourparlers entre 200 gouvernements sur le réchauffement climatique, et l'UNICEF veut une discussion centrée sur la restriction de l'utilisation des combustibles fossiles non seulement pour améliorer la santé, mais aussi pour arrêter le changement climatique.
C'est l'Asie du Sud qui compte le plus grand nombre d'enfants qui respirent de l'air pollué (620 millions), suivie par l'Afrique (520 millions) et l'Asie de l'Est et le Pacifique (450 millions). Les auteurs du rapport ont également étudié la pollution à l'intérieur des habitations causée par l'utilisation du charbon et du bois pour la cuisson et le chauffage, qui affecte principalement les enfants des familles pauvres vivant dans les zones rurales des pays en développement. L'étude a également révélé qu'environ 2 milliards d'enfants vivent dans des pays où la pollution atmosphérique due aux émissions de véhicules, l'utilisation intensive de combustibles fossiles, la poussière et l'incinération des déchets dépassent les normes acceptables de qualité de l'air établies par l'Organisation mondiale de la santé.
La pollution atmosphérique dans les foyers est responsable de la fréquence de la pneumonie et d'autres maladies respiratoires, impliquées dans près d'un décès sur dix chez les enfants de moins de cinq ans. Cela fait de la mauvaise qualité de l'air une des plus grandes menaces pour la santé de l'enfant, indique le rapport. Les jeunes enfants sont plus sensibles que les adultes à la pollution parce que leurs poumons, leur cerveau et leur système immunitaire ne sont pas encore pleinement formés et que leurs voies respiratoires sont plus perméables. Pour lutter contre ce fléau, l'UNICEF appelle les dirigeants du monde qui participent à la COP22 à prendre davantage de mesures d'urgence dans leurs pays pour améliorer la qualité de l'air et protéger les enfants.