Dernière mise à jour à 15h48 le 12/04
L'envoyé spécial de la Chine sur le changement climatique a réaffirmé mardi l'engagement que celle-ci a pris en 2015 à Paris, quand bien même les politiques nationales des États-Unis pourraient changer.
« Un retrait de l'Accord de Paris pourrait faire déraper le rythme de respect de leurs engagements des États-Unis, mais cela n'aura pas d'impact sur la Chine », a ainsi dit Xie Zhenhua, négociateur chevronné dans le domaine du changement climatique qui a participé à des conférences sur les changements climatiques des Nations Unies, lors de la conférence de presse organisée après la Réunion ministérielle sur les changements climatiques BASIC, qui s'est clôturée mardi à Beijing.
Les pays BASIC désignent quatre économies émergentes qui partagent des positions similaires sur les actions contre le changement climatique : le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine.
Xie Zhenhua a cité des remarques faites par le Président Xi Jinping au cours du Forum de Davos en janvier. A cette occasion, le Président chinois avait souligné que respecter l'Accord de Paris est une responsabilité que nous devons assumer pour les générations futures.
La Chine, a dit Xie Zhenhua, est en mesure de remplir ses engagements avant l'échéance prévue. Selon l'Accord de Paris, qui est entré en vigueur l'an dernier, la Chine a promis de réduire ses émissions par unité de PIB de 60 à 65% en 2030 par rapport à son niveau de 2005.
L'affirmation de l'engagement de la Chine fait par Xie Zhenhua intervient après que le Président américain Donald Trump ait signé la semaine dernière un ordre exécutif allant à l'encontre du plan de l'ancien Président Barack Obama pour réduire le réchauffement climatique.
Barack Obama a promis de réduire les émissions américaines de 26 à 28% d'ici 2025 par rapport aux niveaux de 2005.
Xie Zhenhua a dit que la Chine et les autres pays BASIC garderont un œil vigilant sur la politique étrangère américaine pour traiter le sujet du climat, car le deuxième plus grand émetteur de gaz vert du monde aura un impact important sur les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.
« Bien que Donald Trump ait promis de se retirer de l'Accord de Paris au cours de sa campagne, son administration est maintenant divisée sur l'opportunité ou non de tenir cet engagement », a déclaré Barbara Thomson, vice-Ministre sud-africaine des affaires environnementales. « A ce stade, la chose que nous, les membres de base, pouvons faire est d'affirmer notre position dans des actions contre le changement climatique », a-t-elle souligné, ajoutant que « Notre attitude claire peut avoir un impact sur la politique américaine et la politique intérieure. »
De son côté, Xie Zhenhua a également souligné que si les États-Unis se retiraient de l'Accord de Paris, les pays développés devraient couvrir le déficit de financement des États-Unis.
Dans le cadre de l'Accord de Paris, les pays développés se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars en financement d'ici 2020 pour aider les pays en développement face au changement climatique.
Les ministres ont par ailleurs souligné dans leur déclaration conjointe de mardi que les pays développés participant au Pacte de Paris devraient renforcer leur soutien financier, technologique et dans d'autres domaines aux pays en développement.