Dernière mise à jour à 08h32 le 18/04
Selon une agence de l'Organisation mondiale de la santé, le nombre de cas de cancer juvéniles nouvellement diagnostiqués dans le monde a augmenté de 13% au cours des deux dernières décennies. Dans une étude publiée dans la revue The Lancet Oncology, les chercheurs du Centre international pour la recherche sur le cancer (IARC), installé en France à Lyon, ont signalé que l'incidence du cancer chez les enfants était de 140 par million par année de 2001 à 2010 chez les enfants de moins de 14 ans. Selon les données d'une étude précédente de l'IARC, l'incidence était de 124 cancers par million par an au cours des années 1980.
Eva Steliarova-Foucher travaille dans la section de surveillance du cancer de l'IARC, qui fait partie de l'OMS. Elle a déclaré que les cancers qui frappent les adultes, notamment les cancers du sein, du côlon et de la prostate, sont souvent causés par des mutations génétiques qui s'accumulent avec le temps. Chez les enfants, a-t-elle précisé, la maladie est probablement due à une prédisposition génétique, ajoutant que les enfants ont tendance à avoir des cancers différents de ceux des adultes. « Le premier cancer le plus fréquent chez les enfants est la leucémie, et cela a été observé dans toutes les régions. Ensuite, il est suivi de cancers du système nerveux central dans la plupart des pays à revenu élevé, et c'est un lymphome dans l'autre monde, celui des pays à faibles revenus ».
Les données ont été recueillies auprès de 153 registres du cancer dans 62 pays, départements et territoires couvrant environ 10% des enfants du monde. Les meilleurs enregistrements des cancers infantiles proviennent de pays occidentaux comme les États-Unis, qui ont conservé des dossiers sur près de 100% des enfants malades. Selon le rapport, 5% ou moins des données provenaient d'Afrique et d'Asie. Dans ces chiffres de pays à faibles ressources, a souligné Mme Steliarova-Foucher, de nombreux cancers peuvent ne pas être diagnostiqués en raison d'un manque de sensibilisation et d'absence d'équipements de diagnostic.
Elle estime néanmoins que la collecte de données est importante parce que « Vous devez savoir combien de cas il y aura dans les prochaines années afin que vous disposiez de suffisamment d'équipements pour s'occuper de ces enfants. Vous devez savoir combien leur traitement coûtera également. Donc, ces données fournissent le premier indicateur du fardeau (du cancer) dans cette population ». Pour la première fois, le rapport de l'IARC a également recueilli des données sur le cancer chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans. L'incidence était de 185 cancers sur un million d'adolescents chaque année, le lymphome et le mélanome figurant au sommet de la liste. Quoi qu'il en soit, en connaissant l'incidence du cancer chez les enfants, Mme Steliarova-Foucher affirme que les chercheurs peuvent commencer à identifier certains des facteurs qui peuvent contribuer aux cancers juvéniles, y compris les polluants environnementaux et les infections, et qui pourraient être évités.