Les représentants des alliances de l'opposition ont tout comme les autres citoyens guinéens observé le deuil national de trois jours, de lundi à mercredi, suite à la disparition de 11 officiers de l'armée dans un crash survenu près de Monrovia.
Après cette période de deuil, marquée par le déroulement des obsèques des victimes sur fond de mobilisation, l'opposition annonce la reprise de ces activités, à travers une marche " pacifique" prévue le lundi 18 février. Le lendemain de cette marche sera décrétée "journée ville morte" par cette même opposition.
C'est ainsi qu'à travers des déclarations relayées par les médias locaux, le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo et ses pairs multiplient les appels à manifester pour le début de la semaine à venir. Une façon sans doute pour eux de mobiliser leurs militants et sympathisants.
Cette position est considérée par une frange de la mouvance présidentielle comme une attitude de "va-t-en-guerre". Ceux qui pensent ainsi souhaitent que la classe politique se retrouve plutôt, comme l'a suggéré le président Alpha Condé, pour fumer le calumet de la paix et sceller la réconciliation à travers la relance du dialogue nationale.
Les opposants continuent de dénoncer la gestion actuelle de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans son fonctionnement. Le président de cette institution Bakary Fofana est accusé de "partialité".
L'opposition réclame aussi l'engagement d'un autre opérateur pour assurer la révision du fichier électoral, en remplacement des opérateurs Waymark et Sabari. Elle exige aussi le vote des Guinéens de l'étranger. Pour Cellou Dalein Diallo, sans le vote des Guinéens de l'étranger, "il n'y aura pas d'élection".
Le président de la CENI est aussi accusé d'avoir ordonné le pré- affichage des listes électorales qui a débuté depuis une dizaine de jours, dans les circonscriptions électorales de façon " unilatérale".
Il y a lieu de noter que 9 commissaires sur les 25 se sont insurgés la semaine dernière contre l'attitude de leur président. Etienne Soropogui, un des membres de ce groupe, a fait cas de ses inquiétudes sur la façon dont les élections législatives se préparaient au niveau de la CENI.
Alpha Yéro Condé, le chargé de communication de la CENI a pour sa part battu en brèche toutes ses allégations jeudi dans un entretien radiodiffusé, en disant que son institution obéissait au respect de l'éthique dans son fonctionnement, et que des efforts étaient en train d'être faits par les commissaires de la CENI pour tenir le délai du 12 mai 2013, fixée pour le vote.
Il a annoncé au passage que des voyages de presse seront organisés très prochainement à l'intention des journalistes qui vont sillonner le pays pour s'enquérir des actes posés par son institution dans le cadre des préparatifs du scrutin à venir. Histoire de couper court aux rumeurs selon lesquelles, la CENI serait en train de "préparer des fraudes en faveur du pouvoir en place."