Sur la dizaine de candidatures initialement engagée dans la course, ils seront finalement trois challengers à briguer le prestigieux poste de président de la Fédération nigérienne de football (FENIFOOT), aux prochaines élections prévues le 20 juillet prochain à Agadez (900 km, nord Niamey).
En plus du président sortant, le colonel des Forces armées nigériennes Djibrilla Hima Hamidou dit "Pelé", deux autres candidats ont été retenus par la Commission électorale de la FENIFOOT ; il s'agit de MM. Abdoulkader Dan Badjo et Oumarou Diambeidou.
Cependant, au regard du climat délétère entre, d'une part le président sortant, et d'autre part, le bloc constitué par ses adversaires, né des démissions par cascade de certains membres du bureau de la FENIFOOT et les accusations réciproques à travers des déclarations très médiatisées, tout laisse à croire que ces élections vont se tenir dans une atmosphère de tous les risques, ou n'auront pas du tout lieu.
Il faut rappeler que ces deux adversaires du président sortant de la FENIFOOT, dans une conférence de presse animée la semaine dernière, avec les deux derniers concurrents écartés de la course, avaient simplement récusé la Commission électorale qu'ils ont qualifiée d'illégale et menacé de boycotter les élections, si certains membres qu'ils accusent d'être très proches du Colonel Djibrilla Hamidou feraient partie des commissions électorales et de recours.
En outre, ils reprochent à "Pelé" des malversations financières notamment dans la gestion des fonds mis à la disposition de la FENIFOOT par l'Etat pour la participation de la sélection nationale aux deux précédentes campagnes de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), des surfacturations des dons des partenaires au profit de l'équipe nationale, et en demandent l'audit.
Répondant, le 27 juin dernier, à une correspondance adressée par la FENIFOOT à ce sujet, la FIFA écrivait qu'en l'état des informations à sa possession, "il apparaît donc que l'organe suprême de la FENIFOOT, à savoir son Assemblée générale, a contribué à la mise sur pied de la Commission électorale actuelle et qu'elle ne devrait donc souffrir d'aucune mise en cause, ni de sa légitimité, ni de sa composition".
Par rapport aux audits de la gestion de la FENIFOOT, l'instance suprême internationale de football a répliqué "qu'il ne revient pas aux autorités nigériennes de procéder à des tels audits, sauf pour des fonds qu'elles auraient mis à la disposition de la FENIFOOT, et toute initiative contraire serait considérée comme de l'ingérence avec les conséquences qu'elle suppose".
Une correspondance qui a laissé perplexes les concurrents de Djibrilla Hamidou, eu égard à la rapidité de la réponse (deux jours), alors que leur lettre adressée un mois plus tôt, reste toujours sans réponse.
De son coté, le camp soutenant le président sortant de la FENIFOOT, demande à Oumarou Diambeidou, ancien président de la FENIFOOT de 2005 à 2009, de justifier les fonds alloués au football pendant sa gestion.
C'est dans ce chienlit que le monde du football nigérien envisage de se rencontrer dans la capitale de l'Aïr, le 20 juillet prochain, pour choisir celui qui va présider aux destinées de son football, dans les 4 prochaines années.
Cette guéguerre pour le précieux poste de la présidence de la FENIFOOT intervient au moment où le football nigérien commence à enregistrer des résultats encourageants notamment au niveau continental avec deux participations consécutives de l'équipe nationale "MENA" aux deux précédentes éditions de la CAN, et des performances remarquables de l'équipe nationale junior aux compétitions du Championnat africain des Nations (CHAN).