Le Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire) centrafricain a retenu dimanche huit candidatures sur 24 dossiers enregistrés pour l'élection d'un nouveau président de la transition qui sera choisi lundi, après la démission le 10 janvier de Michel Djotodia, leader de l'ex-coalition rebelle de la Séléka au pouvoir depuis le 24 mars 2013 suite au renversement du régime de François Bozizé au bout de trois mois de conflit armé.
Depuis cette démission et celle du Premier ministre du gouvernement d'union nationale Nicolas Tiangaye nommé par l'accord politique intercentrafricain conclu le 11 janvier 2013 à Libreville (Gabon) décidées sous la pression des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) réunis en sommet extraordinaire les 9 et 10 janvier à N'Djamena ( Tchad), la présidence de la transition en Centrafrique est est assurée à titre intérimaire pour une durée de 15 jours, par le président du CNT Alexandre-Ferdinand Nguendet.
Les huit candidatures validées après une large consultation entre les forces vives de la nation et le corps diplomatique, émanent de personnalités neutres répondant aux critères d'éligibilité fixés par le CNT jeudi à Bangui, au troisième jour d'une séance spéciale parlementaire ouverte jeudi en vue notamment de la désignation du futur chef de l'Etat de la transition, a confié à Xinhua Léa Koyassoum Ndoumta, présidente par intérim de cet organe législatif transitoire mis en place après la prise du pouvoir de Djotodia.
Ces candidats dont deux femmes sont : Jean Barkes Ngombe Ketté, ex-maire de Bangui, Bilal Désiré Nzanga-Kolingba, fils de l'ex- président André Kolingba, Régina Konzy-Mongot, Maxime Faustin Mbringa Takama, Emile Gros Raymond Nakombo, candidat à la présidentielle de janvier 2011, l'actuel maire de Bangui Catherine Samba-Panza, Sylvain Patassé Ngakoutou et Nestor Mamadou Nali.
17 critères ont en effet été établis par les membres du CNT pour le choix du nouveau président de la transition.
Les plus contraignants interdisent les candidatures des membres du CNT eux-mêmes, des militaires, des dirigeants des partis politiques, des membres du gouvernement et des personnes ayant dirigé une milice ou un groupe armé au cours des 20 dernières années.
"Nous avons mis les responsables militaires devant leur responsabilité. Pour les leaders des partis politiques, ils doivent préparer les élections générales de 2015 et laisser la transition à une personnalité neutre pour chercher des solutions aux conflits entre les milices anti-Balakas et les ex-rebelles de la Séléka", a declaré Mme Koyassoum-Doumta.
Le CNT a élargi le débat dimanche aux forces vives de la nation qui se sont prononcés non seulement sur la présidence de la transition mais aussi sur la formation du gouvernement dit "de salut du peuple" dans ce pays pauvre de l'Afrique centrale en proie à une instabilité politique permanente, aggravée avec l'arrivée au pouvoir en 2013 de Michel Djotodia et ses ex-rebelles de la Séléka.
"Aucun membre du CNT ne fera partie du futur gouvernement de transition qui verra le jour après l'élection du président de transition", a annoncé la présidente par intérim du CNT.
Depuis la démission de Michel Djotodia le 10 janvier, la situation sécuritaire et humanitaire reste tendue.
Ce climat d'insécurité pousse des ressortissants des pays étrangers à quitter le territoire centrafricain.
Les troupes de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force sous mandat de l'Union africaine ( UA) autorisée par les Nations Unies, et la force française Sangaris multiplient les patrouilles dans la capitale Bangui et des grandes villes de provinces pour mettre un terme aux violences aujourd'hui entretenues par les milices d'autodéfense villageoises anti-Balakas (anti-machettes) en représailles aux excations des ex- Séléka.