Malgré les appels à la paix lancés par la présidente de transition Catherine Samba-Panza, certains quartiers de Bangui et des villes de provinces comme Sibut, à 180 km au Nord-Est de la capitale, sont sous tension par les ex-rebelles de la Séléka ayant ravitaillés en plus de 50 véhicules BJ 50 de le part d'hommes armés venus du Tchad, a confié jeudi à Xinhua Marcelin Youyou, membre du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire).
« Arrivés dans la ville, ces hommes armés se sont imposés, ré clamant la division de la Centrafrique en deux Etats : un Etat musulman au Nord et un Etat chrétien au Sud», a spécifié Marcelin Youyou qui a aussitôt rejeté l'idée de la partition de la Centrafrique déjà avancée par de hauts responsables de l'ex-rébellion avant la démission de leur leader Michel Djotodia de la présidence de la transition le 10 janvier, sous contrainte régionale et française.
Selon d'autres sources contactées par Xinhua dans la ville mini ère de Bria (Nord), la présence de centaines d'éléments Séléka depuis cette date fait peser de sérieuses menaces sur la population civile aujourd'hui prise en otage. « Il n'y a plus de vie ici. Ce sont les ex-Séléka qui commandent, décident de tout, pillent et tuent qui ils veulent », a regretté un habitant dans cette ville abandonnée comme de nombreuses par les représentants de l'administration.
Dans la ville de Berberati, autre ville minière très importante située à l'Ouest du pays, ces ex-rebelles composés en majorité de mercenaires tchadiens et soudanais si livrent aussi aux violences contre la population. « Ils ont pillé les véhicules des particuliers et menacent de s'en prendre à la population avant de quitter la ville », a rapporté Mahamat Djibrine Ali, journaliste d' une radio locale joint au téléphone.
Dans la capitale à présente, un quartier musulman du centre- ville a été le théâtre jeudi matin de violents affrontements entre ces ex-Séléka et les milices d'autodéfense villageoises anti- Balakas (anti-machettes) faisant plusieurs victimes dont le bilan officiel n'est pas encore connu. L'accès dans ce quartier est impossible à la population civile et quelques habitants ont désert é leurs domiciles pour se mettre à l'abri vers l'aéroport où plus de 100.000 déplacés vivent déjà dans des camps de fortune et des conditions d'hygiène déplorables.
Les forces africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) et les troupes françaises de l'opération Sangaris ont évacué d'autres civils musulmans des quartiers Miskine et KM 5 pour les mêmes raisons.
La veille, une dizaine de corps ramassés dans les rues de la ville ont été inhumés dans une fosse par la Croix-Rouge centrafricaine.