Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a ouvert lundi à Genève, une session extraordinaire consacrée à la situation des droits de l'homme en République centrafricaine.
Ouvrant les débats au nom de Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, le directeur général par intérim de l'Office des Nations Unies à Genève, Michael Moller, a lancé un appel à la fin immédiate du cycle de violence et de représailles avant que la division entre les communautés ne s'enracine profondément et que la violence sectaire n'escalade vers de nouvelles atrocités massives.
La Haute-Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a pour sa part indiqué que la mission de surveillance dans le pays le mois dernier a notamment pu constater que des violations des droits de l'homme ont été commises à grande échelle par les deux parties.
Elle a fait état d'informations dignes de foi de meurtres d'ex-Séléka et de femmes et enfants musulmans. Des crimes sexuels ont été commis par les deux camps, mais surtout par l'ex-Séléka, selon les mêmes informations.
D'après Mme Pillay, le déploiement des soldats français, le renforcement des effectifs de troupes africaines et le cantonnement des ex-Séléka ont fait reculer dans une certaine mesure les agressions à grande échelle contre les chrétiens, toutefois, le désarmement des milices musulmanes semble avoir placé la communauté musulmane dans une situation de vulnérabilité aux attaques.
Des mesures doivent être prises rapidement pour remédier aux problèmes de la violence sectaire, briser le cercle vicieux de la haine entre les communautés, remédier à l'insécurité chronique, combler le vide institutionnel et lutter contre l'impunité, a-t-elle indiqué.
La République centrafricaine a souligné que la dégradation de la situation sur le terrain exige l'envoi d'experts et la mobilisation de la communauté internationale, ajoutant que les autorités de transition devront disposer des moyens de leurs politiques, faute de quoi les mêmes travers seront à déplorer.
Le Conseil devrait se prononcer un peu plus tard dans la journée sur un projet de résolution sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine.