Catherine Samba-Panza, maire de Bangui, a été élue lundi nouvelle présidente de la transition de la République centrafricaine (RCA) par 75 voix sur 129 votants lors d'un vote à bulletins secrets du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire en place depuis 2013) réuni en session spéciale depuis une semaine au siège de l'Assemblée nationale à Bangui.
Samba-Panza, 54 ans, est la première femme à être élue à la magistrature suprême depuis l'accession à l'indépendance de la RCA en 1960. Elle a été élue au second tour face à Bilal Désiré Nzanga- Kolingba, fils de l'ancien président André Kolingba, après avoir remporté le premier tour par 64 voix contre 57 pour son challengeur de 57 ans (52 voix).
Huit candidats se présentaient à ce scrutin après le rejet de 16 dossiers jugés non conformes aux 17 critères d'éligibilité fixé s par le CNT. Parmi eux, figuraient une autre femme, Régina Konzy- Mongot, et un autre fils d'ancien président, Sylvain Patassé Ngakoutou, fils de feu Ange-Félix Patassé renversé en 2003 par François Bozizé.
Les autres concurrents sont Jean Barkes Ngombé Ketté, ancien maire de Bangui, Maxime Faustin Mbringa Takama, Emile Gros Raymond Nakombo, ex-candidat à la présidentielle de janvier 2011, et Nestor Mamadou Nali.
Avant de se prononcer sur leur choix, les 129 membres du Conseil national de transition ayant participé au vote ont d'abord au droit à la présentation des professions de foi des différents candidats.
Ce vote faisait suite à la démission sous la pression des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) réunis en session extraordinaire les 9 et 10 janvier à N'Djamena au Tchad et surtout de la France, ex-puissance colonisatrice de la RCA, de Michel Djotodia, porté au pouvoir le 24 mars 2013 par son ex-alliance rebelle Séléka, et du Premier ministre du gouvernement d'union nationale Nicolas Tiangaye nommé par l'accord politique conclu le 11 janvier 2013 à Libreville au Gabon.
La nouvelle présidente de la transition entrera officiellement en fonction après la fin des 15 jours d'intérim assuré depuis le 10 janvier par le président du CNT, Alexandre-Ferdinand Nguendet, sur la base des dispositions de la Charte constitutionnelle (Constitution provisoire adoptée en juillet 2013).
Avec son Premier ministre qu'il nommera par la suite, Catherine Samba-Panza devra s'employer à restaurer la paix et la s écurité dans un pays rongé par le chaos sécuritaire et humanitaire depuis l'arrivée au pouvoir de Michel Djotodia et des ex-rebelles de la Séléka, en attendant la tenue d'élections présidentielle et législatives démocratiques probablement au premier trimestre 2015.