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Burkina Faso : l'étau se resserre contre les anciens du régime Compaoré

Xinhua | 24.12.2015 08h55

Les autorités burkinabè sont en train de monter le dossier de l'extradition de l'ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, visé par un mandat d'arrêt international, dans le dossier du meurtre de Thomas Sankara, en 1987, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

La demande d'extradition "sera transmis incessamment" à la Côte d'Ivoire, pays qui héberge l'ex-président Compaoré, qui fait l'objet depuis le début de ce mois de décembre d'un mandat d'arrêt international pour le meurtre du capitaine Thomas Sankara, lors d'un coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir.

M. Compaoré est inculpé pour "attentat contre la sureté de l'Etat, complicité d'assassinat et recel de cadavres".

Outre le président burkinabè chassé du pouvoir en fin octobre 2014, Hyacinthe Kafando, un adjudant-chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), est lui aussi recherché par la justice depuis le 27 août 2015.

Selon le directeur de la justice militaire du Burkina Faso, Sita Sangaré, à ce jour, douze personnes ont déjà été inculpées dans cette affaire, dont six en détention, deux sous mandat d'arrêt international et quatre personnes non détenues dont une personne est décédée.

"A ce jour, nous affirmons que les grands dossiers du moment à savoir, le dossier Thomas Sankara et celui du coup d'Etat du 16 septembre avancent à notre satisfaction", a expliqué, pour sa part, le lieutenant-colonel Norbert Koudougou, commissaire du gouvernement burkinabè.

Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara, a appelé, mardi, la Côte d'Ivoire qui héberge M. Compaoré de le remettre à la justice burkinabè.

En mai dernier, la justice militaire avait procédé à l'ouverture de la présumée tombe du père de la révolution burkinabè, afin de déterminer les causes réelles de sa mort et d'identifier sa dépouille.

Les premiers résultats avaient indiqué que le présumé corps de Sankara avait été criblé de balles.

Selon l'un des avocats des ayants droit, les analyses pratiquées sur la dépouille du président Thomas Sankara, n'ont pas permis de déterminer son ADN en raison de "l'état des restes".

Le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré et auteur du putsch avorté de mi-septembre dernier, a été inculpé par la justice pour complicité dans l'assassinat de Sankara.

Il est soupçonné d'avoir conduit le commando qui a assassiné, au soir du 15 octobre 1987, le capitaine Sankara.

Dans le cadre de l'enquête du coup d'Etat manqué du 16 septembre dernier qui a fait une quinzaine de morts, 52 personnes ont été inculpées, dont 43 détenues en prison. En plus de l'épouse du général Gilbert Diendéré, Fatou Diendéré, d'autres personnes sont également visées par un mandat d'arrêt international, selon M. Sangaré.

Il s'agit, entre autres, de Koussoubé Roger, Nébié Moussa alias Rambo et Guirwaré Minata, des militaires de l'ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP) et un magistrat militaire, Traoré Abdoul Karim, présenté comme un proche du général Djibril Bassolé, qui se retrouvent présentement sur le territoire ivoirien.

L'ex-ministre de la Sécurité, Sidi Paré, inculpé et mis en accusation par la Haute Cour de justice, a été transféré, mercredi, à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Le général Gilbert Diendéré, et le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ex-chef de la diplomatie de Blaise Compaoré, sont incarcérés dans une prison militaire à Ouagadou.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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