Dernière mise à jour à 08h59 le 24/12
Une jeune femme de 23 ans originaire de Montpellier, en possession d'un ventre factice de femme enceinte, a été arrêtée et placée en garde à vue lundi avec son mari, rapporte mercredi le quotidien Midi Libre.
"Lundi matin, les policiers de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) ont arrêté à Montpellier un couple, qui a été aussitôt transféré à Paris où sa garde à vue se prolonge depuis", écrit mercredi le quotidien régional Midi Libre.
"Camille, 23 ans, une Française convertie à l'islam et mère d'un enfant de deux ans, et son mari, un Franco-Tchadien, sont depuis interrogés sur les éléments accumulés à leur encontre par la police judiciaire de Montpellier et par les spécialistes de la Sous-direction antiterroriste", révèle le journal.
Les policiers s'inquiètent particulièrement d'un "accessoire de déguisement, découvert lors d'une perquisition à leur domicile la semaine dernière : un faux ventre de femme enceinte, acheté sur internet, et modifié artisanalement", est-il expliqué.
"Cet abdomen factice, qui se sangle sur le torse, avait été évidé et recouvert de papier aluminium", poursuit le quotidien, précisant que la jeune femme aurait déclaré que ce dispositif devait lui permettre de "commettre des vols à l'étalage au Polygone", un centre commercial du centre-ville de Montpellier.
"Le papier aluminium permet en effet de tromper certains dispositifs antivol utilisés dans les magasins, empêchant ainsi les portiques de détection de sonner", note le Midi Libre.
Mais "les policiers et les magistrats chargés de l'enquête n'en croient pas un mot", souligne le journal, indiquant que la jeune femme "a récemment perçu un héritage très important" et qu'elle passait "des heures à visionner des vidéos d'atrocités commises par Daech", en prenant soin de "télécharger tous les numéros d'Inspire, la revue de propagande d'al-Qaïda, et de Dabiq, le magazine de l'Etat islamique".
"De plus, elle avait fait sur le web de nombreuses recherches sur les femmes kamikazes et les dispositifs explosifs" et avait raconté à ses proches "qu'elle voulait gagner la Syrie pour y mourir en martyr, et avait convaincu son mari de l'y accompagner", précise le quotidien.
La chaîne d' information BFM TV rapportait mercredi sur son site Internet que la mère de la jeune femme "s'inquiétait des dépenses folles de sa fille, plusieurs centaines de milliers d'euros en quelques mois" faites grâce à un héritage d'un million d'euros perçu de son père, ajoutant que "Camille aurait donné jusqu'à 30.000 euros à des amies soupçonnées d'être radicalisées".
La jeune femme décrite "comme 'très intelligente' avait totalement basculé dans le radicalisme" et "ne sortait que voilée de pied en cap", précise le Midi Libre.
Le mardi 15 décembre, les enquêteurs alertés par le radicalisme croissant de la jeune femme avaient placé "une première fois le couple en garde à vue, pour une séquence d'une trentaine d'heures", indique le journal, expliquant qu'en dehors des auditions la jeune femme "est restée tout le temps debout ou à genoux à prier", d'après un enquêteur.
Le couple avait alors été remis en liberté dès le lendemain mais assigné à résidence, avant d'être interpellé lundi dernier.
"C'est la première fois depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence qu'une enquête menée en Languedoc-Roussillon est ainsi transmise" aux "magistrats antiterroristes parisiens", conclut Le Midi Libre.