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Election présidentielle 2016 : l'opposition congolaise conditionne sa participation

Xinhua | 15.01.2016 08h31

Au terme de sa convention tenue du 9 au 13 janvier à Brazzaville, l'opposition congolaise composée des partis et associations politiques membres de l'IDC (Initiation pour la démocratie au Congo) et du FROCAD (Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique), a réaffirmé sa volonté de participer à l'élection présidentielle du 20 mars, mais pose plusieurs préalables.

"La convention a réaffirmée la volonté de participation de l'IDC-FROCAD à l'élection présidentielle sous conditions", précise le communiqué final ayant sanctionné les travaux.

Selon le même document, l'IDC-FROCAD exigent au préalable la mise en place d'une commission électorale dont l'indépendance est reconnue par tous ; l'élaboration d'un fichier électoral fiable, préalablement expertisé par les observateurs, notamment de l'OIF (organisation internationale de la francophonie) ; l'identification électronique des électeurs, l'impression des cartes biométriques et l'institution d'un bulletin unique.

Afin d'obtenir toutes ces conditions de participation, les 200 participants à cette convention ont évoqué la nécessité d'établir et développer un rapport de force sur le terrain politique, diplomatique et parlementaire.

Les deux mouvements appellent également à la tenue d'une Concertation devant regrouper les acteurs électoraux (majorité, opposition et société civile) avant l'élection qui sera précédée par une opération de révision des listes prévue du 15 janvier au 15 février.

Aux conditions minimales s'ajoutent d'autres exigences telles la libre circulation des leaders de l'opposition, la libération des prisonniers politiques, le libre accès aux médias d'Etat et le respect du caractère apolitique de toutes les composantes de la force publique qui ne doit pas être utilisée à des fins personnelles.

Difficile consensus dans le choix du candidat unique

En dépit de leur volonté de prendre part au scrutin du 20 mars, les deux plus grandes plateformes qui militent pour l'alternance démocratique pacifique au Congo doivent avant tout se réorganiser pour une meilleure convergence de vue, mais aussi du choix de leur ou leurs candidats susceptibles de porter les couleurs de l'IDC-FROCAD.

"L'hypothèse d'une candidature unique n'est pas exclue ; elle est même pressante. Il n'est pas aussi exclu d'avoir deux ou trois candidats. Nous examinerons toutes ces hypothèses au regard du comportement du corps électoral", a assuré le professeur Charles Zacharie Bowao, désigné président de la Coordination de l'opposition créée à l'occasion de la Convention qui a regroupe 200 délégués au total.

Une chose est certaine, toute l'opposition n'émet pas sur la même longueur d'ondes : un collectif des partis de l'opposition composé de l'Union patriotique pour le renouveau national (UPRN) de Mathias Dzon, de l'Union pour la démocratie et la république (UDR-Mwinda) de Guy-Romaine Kinfoussia, a appelé le 5 janvier au boycott, arguant que les conditions n'étaient pas réunies pour un scrutin présidentiel crédible.

Participer à une telle élection, "c'est accompagner le président sortant (Denis Sassou N'guesso) en lui déroulant un tapis rouge", a estimé ce collectif par la voie de son porte-parole, Dominique Foufoundoux.

Agé de 72 ans, M. Denis Sassou N'guesso, au pouvoir depuis plus de 32 ans, n'a pas encore annoncé officiellement sa candidature. Il constitue néanmoins, aussi bien pour son parti (Pct) que pour les formations et associations politiques qui composent la majorité, le candidat potentiel à la présidentielle du 20 mars prochain.

Depuis quelque temps, des appels à sa candidature se multiplient à travers le pays. Ils sont l'oeuvre des associations, des partis et des personnalités qui ont initié des collectes de fonds pour soutenir sa candidature.

Ils souhaitent tous voir le président Sassou N'guesso remporter cette élection dès le premier tour, comme ce fut le cas en 2002 et 2009.

"Le président Sassou N'guesso est l'homme qu'il faut pour représenter la majorité présidentielle à cette élection. Ses qualités de rassembleur, de pacificateur et de médiateur dans de nombreux conflits en Afrique justifient ce choix", a estimé récemment la Dynamique pour la nouvelle république (DNR), une plateforme d'associations parrainée par Denis Christel Sassou N'guesso, député et fils du président.

Une nouvelle loi électorale adoptée à l'AN

Après son examen le 23 décembre dernier en conseil des ministres, le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi électorale 2001, a été adopté jeudi à l'Assemblée nationale.

L'objectif de cette nouvelle loi qui a bénéficié, dans son élaboration, de la contribution des acteurs politiques de la majorité, du centre, de l'opposition, et des organisations de la société civile, est la mise en oeuvre de nouvelles dispositions concernant la préparation, l'organisation et le déroulement des futures élections au Congo et principalement de l'élection présidentielle du 20 mars prochain.

Au nombre des nouveautés apportées, il y a l'adoption du bulletin unique de vote (qui a été de tout temps une des principales revendications de la classe politique) pour les élections qui ont lieu au scrutin nominal (élections présidentielle et législatives) et qui sera expérimenté lors de l'élection présidentielle du 20 mars prochain.

L'autre réforme de cette loi est la création d'une commission nationale électorale indépendante (CENI) comme organe indépendant, doté de l'autonomie financière, en lieu et place de l'actuelle commission nationale d'organisation des élections (CONEL), jugée proche du pouvoir.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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