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La Chine sollicitée à intensifier son soutien à la protection des espaces marines africains

Xinhua | 14.10.2016 14h02

Plusieurs experts africains au sommet de l'Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, ont sollicité jeudi à Lomé, le soutien de la Chine pour renforcer les efforts africains en vue de lutter contre la piraterie maritime et les autres trafics dans les espaces maritimes du continent.

"La Chine, prenant déjà part aux opérations de lutte contre la piraterie dans la région du golfe d'Aden en Somalie, peut continuer à contribuer aux efforts africains en apportant son savoir-faire, son soutien technique et matériel, ainsi que des financements", a estimé l'Ivoirien Barthélemy Blédé, chercheur principal à l'Institut d'étude de sécurité (ISS).

Mais pour le conseiller juridique à la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, Martin Ndendé, la Chine peut encore aller au-delà de sa coopération technique, marquée par la présence de ses bâtiments et de ses équipes de surveillance aux larges du golfe d'Aden en Somalie pour soutenir les efforts africains dans cette lutte.

"La Chine peut aller au-delà de cette coopération existante pour former les experts africains sur les problèmes maritimes, la gestion des ressources de la mer en se fondant sur le réglementation internationale applicable au convention de Montego Bay en Jamaïque du 10 décembre 1982 sur le droit de la mer", a-t-il souhaité.

Pour l'ancien Premier ministre togolais, Agbéyomé Kodjo, le continent africain seul ne dispose pas véritablement d'assez de moyens pour faire face à cette lutte contre la piraterie maritime dans ses espaces maritimes.

"Au-delà de l'adoption de la charte de Lomé sur la sécurité et la sûreté maritime en Afrique, il y aura à la fin du sommet de Lomé, une déclaration forte qui interpellerait la communauté internationale pour la mobilisation des ressources à plusieurs niveaux, notamment l'aide militaire et sécuritaire, tout comme la fourniture d'équipements adaptés et modernes ainsi que la formation pour aider l'Afrique à éradiquer ces causes premières de déstabilisation", a-t-il indiqué.

LES ESPACES MARITIMES AFRICAINS SE TROUVENT SERIEUSEMENT MENACES

Au fil des années, les activités maritimes traditionnelles telles que la navigation ou la pêche se sont intensifiées dans les espaces maritimes africains, tandis que de nouvelles activités telles que l'aquaculture ou les énergies renouvelables en mer ont fait leur apparition.

Cependant, la recrudescence des activités maritimes a lieu dans un contexte d'insécurité, de diverses formes, de trafics illicites, de dégradation de l'environnement marin et de la biodiversité, ainsi que d'effets aggravés du changement climatique.

Le cumul au cours de ces dernières décennies, des pertes de recettes directes du fait des activités illégales dans le domaine maritime africain se chiffre en centaines de milliards de dollars américains, sans compter les pertes en vies humaines.

Ainsi, malgré les multiples initiatives, dont l'adoption en 2013 par chaque région d'un code de conduite sur les activités maritimes illicites, la décision des pays de la CEDEAO, de la Commission du Golf de Guinée de créer, lors du sommet de Yahoundé de 2013, un centre interrégional de coopération, et la décision des chefs d'Etat africains de faire de l'économie bleue un des piliers de leur agenda 2063 lors du sommet de l'UA de janvier 2015, une grosse menace pèse toujours sur les mers et les océans

"Pour seulement 6% des échanges mondiaux, l'Afrique a enregistré 20% des statistiques mondiales de la piraterie maritime, qui entraîne, dans le Golf de Guinée, une perte de plus de 7 milliards de dollars par an", révèlent les statistiques de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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