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Climat : deux centres de recherche sur l'environnement seront ouverts au Cameroun

Xinhua | 31.05.2017 09h00

Apprécié pour ses initiatives en matière de promotion de la protection de l'environnement, dont la création en 2015 d'un Observatoire national sur les changements climatiques, le Cameroun va abriter bientôt deux centres de recherche sur l'environnement créés avec le concours de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), annonce l'organisme français.

Présent au Cameroun depuis 1949, d'abord sous le nom de l'Institut de recherche du Cameroun (IRCAM) puis celui de l'Organisme de recherche scientifique des territoires d'Outre-Mer (ORSTOM) avant sa dénomination actuelle décidée en 1992, l'IRD énumère trois grands domaines d'activités, à savoir la santé et le bien-être des populations, l'observation de la terre et enfin la ville durable.

Dans le domaine de la santé, la recherche sur le SIDA constitue une des thématiques phares de l'organisme de recherche.

L'observation de la terre, elle, est prise au sens large et englobe la biodiversité, les aspects de déforestation-forestation, les aspects de dynamique de la végétation, de la biomasse forestière et les aspects hydrologiques, de transport, les flux biogéochimiques, souligne Jean Jacques Braun, le représentant délégué au Cameroun.

"On travaille également sur les flux biogéohydrochimiques, les flux de nitrate, les flux de phosphates, ce genre de choses qui sont importantes pour la vie mais qui sont aussi d'un côté, quand ils sont en excès, défavorables à la vie", a précisé le chercheur dans un entretien avec Xinhua.

Dans ce domaine, une attention particulière est accordée à l'observation des zones côtières. "Dans ce sens-là, on essaie de créer au Cameroun un centre sous-régional de biogéosciences de l'environnement avec deux axes, dont un axe continental qui s'intéressera justement aux dynamiques de biomasse forestière. Ce centre sera basé à Yaoundé", explique M. Braun.

Le deuxième centre de recherche, prévu à Kribi (Sud), sur financement de l'Agence française de développement (AFD), se propose de se consacrer à l'étude des environnements côtiers et littoraux.

S'agissant du troisième et dernier domaine d'activités relatif à la ville durable, l'IRD annonce la finalisation en cours de l'élaboration du projet "Douala, ville durable" qui sera financé par le Fonds français pour l'environnement mondial par le biais de l'AFD. Et à Yaoundé, la capitale, le reboisement des collines autour de la ville retient l'attention.

Ces projets sont liés aux actions prévues par la France dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climat signé lors de la 21e conférence internationale sur la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), tenue en décembre 2015.

Lors de cet événement, un montant de 100 milliards de dollars avait été promis par la communauté internationale pour le soutien aux pays pauvres dans leurs efforts d'atténuation et d'adaptation au réchauffement climatique. En Afrique, continent pourtant connu pour être un producteur marginal de gaz à effet de serre, les manifestations de ce phénomène commencent à se révéler alarmantes.

Directeur général délégué de l'IRD, Jean-Marc Chataigner fait état d'enjeux d'adaptation immenses. "Ces enjeux sont très forts sur les littoraux qui se dégradent avec la montée des mers. Ils sont très forts sur un certain nombre de terres de cultures qui ne connaissent plus le même approvisionnement en eau", note-t-il.

"Il y a un véritable enjeu d'accompagnement effectivement de politiques d'adaptation qui vont reposer sur ces financements venus des bailleurs du Nord", a estimé le diplomate français lors d'une conférence donnée en marge d'une mission à Yaoundé le 24 mai, au cours de laquelle il a plaidé pour des partenariats scientifiques Nord-Sud.

"La construction des partenariats, dit-il, c'est de faire des constats qu'on a des analyses communes, d'avoir des observatoires qui permettent de mesurer des changements qui sont en train de se produire, d'avoir une connaissance par exemple des changements qui sont en train de se produire en Afrique : la déforestation, l'apparition des maladies émergentes, le changement climatique."

Le partage des savoirs et des expériences, a-t-il exposé à Xinhua, est notamment important pour permettre le développement des capacités d'analyse et d'observatoire communes afin de comparer ce qui se passe en Afrique avec ce qui se passe en Amérique latine ou en Asie. Des réformes sont toutefois préconisées dans les pays africains en termes de politiques sociales, d'éducation, de santé.

"On est prêt à travailler en partenariat sur le développement de partenariats économiques gagnant-gagnant, sur par exemple la question des énergies, le développement des énergies renouvelables, ça c'est quelque chose de fondamental pour le développement de l'Afrique. On doit travailler sur les barrages hydroélectriques, sur le solaire, sur l'éolien. Enfin on a des intérêts communs à monter ensemble des grands projets d'investissement", résume le responsable français.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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