Dernière mise à jour à 09h17 le 22/06
Les avocats, les notaires et les huissiers de justice, d'un côté, et les magistrats, de l'autre, ont décidé jeudi de lever la grève qu'ils ont déclenchée il y a un mois suite à la fusillade contre un avocat et ses clients, fin mai dans le sud du pays, a appris Xinhua de sources locales.
Cette décision a été prise au cours de deux assemblées générales extraordinaires tenues au palais de justice de N'Djamena, la capitale du Tchad.
Le 22 mai, dans la ville pétrolifère de Doba, au sud du pays, un avocat et ses trois clients dont il venait d'obtenir la libération, ont fait l'objet de tirs au sein du tribunal. En guise de protestation, l'Ordre des avocats, de concert avec la Chambre nationale des huissiers de justice et l'Ordre des notaires, ont décidé de cesser toutes les activités et exigé que les auteurs et ordonnateurs de cette attaque soient démis de leurs fonctions et traduits en justice.
Ils ont été soutenus dans leur mouvement par les magistrats dont le syndicat fait partie de la Plateforme syndicale revendicative qui a entamé, le 28 mai, une grève sèche et illimitée dans les secteurs publics.
Le gouverneur de la région du Logone oriental, Adam Noucky Charfadine, que les avocats et consorts accusent d'être à l'origine de la fusillade de Doba, a été démis de ses fonctions le 6 mai par le président Déby Itno.
Il a été auditionné en procédure de flagrant délit par le parquet d'instance de N'Djaména puis placé sous mandat de dépôt et déféré à la maison d'arrêt d'Amsinéné, à la sortie nord de la capitale. Inculpé d'une dizaine de chefs d'accusation (dont enlèvement, séquestration, détention arbitraire, tentative d'assassinat et rébellion), son procès devrait se tenir vendredi, selon des sources judiciaires.