Dernière mise à jour à 16h16 le 29/06
Lors de son premier voyage hors de Beijing, après être devenu secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) fin 2012, Xi Jinping a déposé une gerbe de fleurs devant la statue du dirigeant défunt Deng Xiaoping, sur le flanc d'une colline à Shenzhen, ville voisine de Hong Kong.
Durant la descente, un journaliste de Hong Kong a posé une question à M. Xi : "Monsieur le Secrétaire général, avez-vous quelque chose à dire aux compatriotes de Hong Kong?"
La réponse de M. Xi a été brève mais puissante : "Hong Kong prospérera".
Durant les cinq dernières années, la confiance de M. Xi s'est traduite dans les faits.
Deux décennies après la rétrocession de Hong Kong à la mère patrie sous le principe d'"un pays, deux systèmes", la région fait mieux que jamais.
Malgré certaines critiques, la Région administrative spéciale (RAS) reste le centre international de la finance, du transport maritime et du commerce, et est considérée comme une des économies les plus libres et les plus compétitives au monde.
GRAND SOUTIEN EN PROVENANCE DU GOUVERNEMENT CENTRAL
En plus d'un environnement favorable aux affaires qui encourage l'ouverture et la productivité, la métropole moderne de plus de sept millions d'habitants doit beaucoup de son succès économique aux liens étroits avec la partie continentale de la Chine.
Depuis 1997, le gouvernement central a déployé tous les efforts pour assurer la stabilité et la prospérité de Hong Kong en tant que région administrative spéciale.
Les produits de la vie courante, comme par exemple 95% des porcs vivants, 100% des bovins vivants, 90% des légumes et 70% de la farine présents sur le marché de Hong Kong, sont fournies par la partie continentale.
La Centrale nucléaire de la baie de Daya basée dans la province du Guangdong assure un quart de la consommation d'électricité annuelle de Hong Kong, et 70% à 80% de l'eau fraîche de Hong Kong provient de la partie continentale.
Le gouvernement central a également apporté, à temps, un solide soutien à Hong Kong durant la crise financière asiatique de 1997, la crise financière internationale de 2008 et lors de l'épidémie de SRAS.
Hong Kong est depuis longtemps la plus grande source d'investissements d'outre-mer pour la partie continentale, qui a approuvé près de 400.000 projets, pour un montant de plus de 900 milliards de dollars, financés par des invetisseurs de Hong Kong. Il constitue également la plus grande destination d'investissements outre-mer de la partie continentale et sa plus importante plate-forme de financement outre-mer.
"Hong Kong comprend que son avenir et celui de la partie continentale sont symbiotiques et liés ", a affirmé le magnat âgé de 88 ans de Hong Kong, Li Ka-shing, à l'Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) lors d'une récente interview.
"'Un pays, deux systèmes' incarne la créativité et la flexibilité des dirigeants chinois", a commenté M. Li, ajoutant que l'engagement ferme de M. Xi à ce principe est "fort et rassurant".
ENGAGEMENT FERME
En effet, M. Xi a réaffirmé à plusieurs occasions le principe d'"un pays, deux systèmes".
"La pratique d''un pays, deux systèmes' durant deux décennies est non seulement la meilleure réponse à la question de Hong Kong héritée de l'histoire, mais aussi le meilleur arrangement institutionnel pour sa prospérité et sa stabilité à long terme depuis sa rétrocession", a indiqué lundi M. Xi, lors de sa visite d'une exposition à Beijing présentant les réalisations de Hong Kong depuis sa rétrocession il y a vingt ans.
"Nous continuerons à mettre en oeuvre pleinement et précisément le principe d''un pays, deux systèmes', à traiter les affaires conformément à la Constitution et à la Loi fondamentale de la RAS de Hong Kong, ainsi qu'à promouvoir le développement global de Hong Kong", a indiqué M. Xi.
L'engagement du dirigeant suprême chinois lié à "un pays, deux systèmes" était ferme et constant.
Lors de sa première rencontre avec Leung Chun-ying, chef de l'exécutif de la RAS de Hong Kong, en décembre 2012, après être devenu secrétaire général du Comité central du PCC, M. Xi a exprimé son "soutien inchangé" aux chefs de l'exécutif et aux gouvernements des RAS de Hong Kong et de Macao dans l'exercice de leurs fonctions.
L'adhésion du gouvernement central au principe d'"un pays, deux systèmes" et aux Lois fondamentales des deux RAS reste inchangée, a-t-il indiqué.
Lors de sa rencontre en avril avec Lam Cheng Yuet-ngor, la chef de l'exécutif nouvellement nommée de la RAS de Hong Kong, M. Xi a souligné que la pratique du principe d'"un pays, deux systèmes" à Hong Kong était une cause sans précédent et devait être approfondie par de nouvelles explorations.
Le gouvernement central est déterminé à s'en tenir aux principes d'"un pays, deux systèmes", de la "gouvernance de Hong Kong par les Hongkongais", et d'un haut niveau d'autonomie, a déclaré M. Xi.
En 2015, la partie continentale de la Chine et Hong Kong sont parvenues à un Accord de partenariat économique renforcé (CEPA) sur les services commerciaux, permettant aux professionnels de la RAS de profiter d'un accès plus large au marché des services de la partie continentale en plein essor.
TERRE D'OPTIMISME
L'initiative "la Ceinture et la Route" et le Plan du développement de la région de la Grande baie sont tous deux considérés comme un nouvel élan pour le développement de Hong Kong.
Selon le rapport d'activité annuel du gouvernement central en 2017, la Chine envisage de développer un groupe de villes dans la région de la Grande baie, s'appuyant sur les forces distinctes de Hong Kong et de Macao, et en leur donnant plus de poids et un rôle plus important dans le développement et l'ouverture de la partie continentale.
La région de la Grande baie comprend les deux RAS de Hong Kong et de Macao et neuf villes de la province du Guangdong, à savoir Dongguan, Foshan, Guangzhou, Huizhou, Jiangmen, Shenzhen, Zhaoqing, Zhongshan et Zhuhai.
Soulignant l'importance de l'initiative "la Ceinture et la Route" à Hong Kong, M. Leung a indiqué que les entreprises de Hong Kong pourraient "embarquer sur le même navire" avec les partenaires de la partie continentale pour faire voile vers les pays et régions impliqués dans l'initiative.
La RAS de Hong Kong "peut être très fière d'elle-même" pour ses réalisations au cours des 20 dernières années, a indiqué Eric Berti, consul général de France dans les RAS de Hong Kong et de Macao.
La France a environ 800 entreprises à Hong Kong. La communauté française ne cesse d'augmenter. Le nombre de ressortissants français a doublé depuis 2008 pour atteindre plus de 20.000 personnes.
"Cela montre l'attraction de Hong Kong," a indiqué M. Berti. "Pour les entreprises étrangères, notamment les françaises, il est très important de pouvoir s'installer ici pour le grand marché chinois."
Kurt Tong, consul général des Etats-Unis dans les RAS de Hong Kong et de Macao, a noté que le cadre d'"un pays, deux systèmes" permettait à Hong Kong d'"être spécial et différent tout en faisant partie de la Chine," ajoutant que la population de Hong Kong est "prospère" grâce à la particularité de Hong Kong.
"La forme unique de gouvernance dans la RAS de Hong Kong a été couronnée de succès," a indiqué M. Tong.
"L'UE est un partisan ferme de la mise en oeuvre du principe d''un pays, deux systèmes'", a indiqué à l'Agence de Xinhua, Carmen Cano de Lasala, chef du Bureau de l'UE à Hong kong et à Macao.