Dernière mise à jour à 10h22 le 15/08
D'anciennes femmes de réconfort philippines ont organisé vendredi une manifestation devant l'ambassade du Japon aux Philippines, exigeant la reconnaissance et une indemnisation de la part du Japon pour l'esclavage sexuel commis pas ses soldats durant la Seconde Guerre mondiale.
Une quarantaine de membres de Lila Pilipina, une organisation d'anciennes femmes de réconfort philippines, ont participé à la manifestation.
Elles ont apporté des photos de leurs membres décédées, affichant des pancartes avec des slogans tels que "Nous avons été violées" et "Nous voulons la justice", et se sont relayées pour raconter leurs propres histoires.
"Le Premier ministre (japonais) Shinzo Abe va prononcer un discours aujourd'hui pour marquer le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous espérons que ce discours comprendra des excuses à toutes les victimes de l'esclavage sexuel en temps de guerre, mais ses récentes déclarations indiquent qu'il va de nouveau renoncer à prononcer de telles excuses", a dénoncé Rechilda Extremadura, directrice de Lila Pilipina.
Mme Extremadura a indiqué que les femmes de réconfort philippines sont toujours en attente de la tranquilité d'esprit que seule la reconnaissance du Japon pourra leur apporter.
Elle a ajouté que son organisation réitère l'urgence de la reconnaissance, des personnes âgées craignant qu'elles ne vivront pas assez longtemps pour témoigner du rendement de la justice.
"Seules quelques-unes d'entre nous restent pour continuer le combat. Beaucoup d'autres sont mortes sans goûter à la justice", a déclaré l'ancienne femme de réconfort Lola Estelita, aujourd'hui âgée de 85 ans.
Mme Estelita n'était qu'une adolescente lorsqu'elle a été forcée à l'esclavage sexuel par l'armée japonaise en temps de guerre.
"Après trois générations, nous nous battons toujours pour exiger des excuses", a-t-elle martelé.
Rechilda Extremadura a également souhaité que le gouvernement philippin prenne des mesures sur ce dossier au lieu de rester bras croisés.
"(Le président philippin Benigno) Aquino a rencontré le Premier ministre Abe à plusieurs reprises et il aurait pu profiter de ces rencontres pour mettre en avant la cause des femmes de réconfort", a-t-elle indiqué.
"Mais il n'a rien dit, pas un seul mot sur les femmes de réconfort", a déploré la responsable.