France : le président Hollande exclut tout recul sur la Loi Travail

Le chef de l'Etat français François Hollande a exclu tout recul sur la Loi Travail dans une interview exclusive accordée au quotidien régional français La Voix du Nord publié ce mardi à l'occasion de sa venue à Arras (Pas-de-Calais) pour inaugurer le début de construction du Laboratoire public de Fractionnement et de Biotechnologie (LFB), dédié aux médicaments dérivés du sang.

"Le projet de loi est aujourd'hui au Sénat et des comparaisons utiles pourront être faites entre le texte du gouvernement et celui de la droite sénatoriale. Ce sera donc à l'Assemblée nationale qu'il reviendra en juillet prochain d'adopter la loi travail", a déclaré M. Hollande.

"C'est là que d'éventuelles corrections pourront être apportées même si je veux être clair : sur l'article 2 les principes et la philosophie seront maintenus", a-t-il noté.

Interrogé sur le possible recours au 49-3 pour la seconde fois, François Hollande a affirmé souhaiter avant tout qu'une majorité des députés votent le texte.

"C'est tout le sens de ce que fait le gouvernement depuis plusieurs semaines pour montrer qu'il représente un progrès. Ce sera une loi utile à l'économie et protectrice pour les salariés. Elle permettra davantage d'embauches en CDI et étendra aux moins de 25 ans, ceux qui sont les plus éloignés du marché du travail", a fait remarquer M. Hollande.

Concernant le mouvement de contestation sociale contre la Loi Travail qui impacte une partie des transports en France depuis plusieurs jours, le chef de l'Etat français s'est montré ferme : "Il y a un moment où selon une formule célèbre, il faut savoir arrêter une grève !" a-t-il fait savoir, regrettant l'image négative ainsi associée à la France, notamment auprès des touristes étrangers à quatre jours du début de l'Euro 2016.

"Ces mouvements causent des désagréments à nos compatriotes et donnent une image de la France qui n'est pas conforme à la réalité, alors que la France est la première destination touristique du monde. L'Euro arrivant, nous devons appeler chacun à la responsabilité. Nous devons être à la hauteur de ce grand événement, en assurer la sécurité et en tirer les retombées les meilleures pour notre économie. Tous les regards vont être tournés vers nous", a-t-il martelé.