Dernière mise à jour à 08h52 le 09/02
Le président américain Donald Trump a accusé mercredi plusieurs cours américaines d'avoir pris une décision politisée en suspendant l'application de son décret contre les migrants en provenance du Moyen-Orient.
"Les cours ont l'air tellement politisées, ce serait tellement bien pour notre système judiciaire si elles pouvaient lire une déclaration et faire enfin le bon choix", a déclaré M. Trump devant un rassemblement d'agents de police à Washington.
M. Trump a déclaré que la cour chargée de statuer sur cette affaire devait immédiatement remettre en vigueur le décret anti-immigration, qui a été signé dans le but de protéger la sécurité de la nation.
"Ils ont discuté de choses qui n'avaient juste rien à voir avec ça", a-t-il déclaré.
L'ordre exécutif signé par Donald Trump le 27 janvier interdit l'entrée des Etats-Unis aux citoyens de sept pays du Moyen-Orient et d'Afrique pour une durée de 90 jours, aux immigrants en général pour une durée de 120 jours, et aux migrants syriens en particulier pour une durée indéterminée.
Des manifestations de grande envergure ont éclaté dans plusieurs grandes villes et dans les principaux aéroports du pays, beaucoup d'Américains considérant ce décret comme une rupture par rapport à la politique favorable aux migrants qui a longtemps été celle des Etats-Unis.
James Robart, un juge de la cour fédérale du District Ouest de l'Etat de Washington, a décidé vendredi de suspendre ce décret dans tout le pays, arguant que l'interdiction d'entrée sur le territoire américain causait des "dommages irréversibles" aux Etats américains.
Le Département de la Justice a fait appel de cette décision auprès de la Neuvième Cour d'Appel, demandant la rétractation de ce verdict. Mais sa demande a été rejetée par la Cour d'Appel.
M. Trump a vivement attaqué le juge Robart pour avoir bloqué son décret, affirmant notamment sur Twitter : "L'opinion de ce soi-disant juge, qui retire en substance à notre pays sa capacité à faire appliquer la loi, est ridicule, et sera renversée !".
Cette critique rompt avec la tradition politique américaine, selon laquelle les membres des branches exécutive et législative s'abstiennent de commenter les décisions judiciaires.
"Je pense qu'il vaut mieux ne pas critiquer les juges en tant qu'individus", a notamment déclaré le chef de la majorité du Sénat, Mitch McConnell, en réponse au tweet de M. Trump.