Dernière mise à jour à 08h20 le 16/02
La sécheresse qui sévit en Afrique de l'est a fortement contribué à faire baisser les récoltes et à faire grimper les prix des produits alimentaires pour atteindre des niveaux inhabituellement élevés, a souligné mardi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), cité par l'ONU dans un communiqué de presse publié sur son site officiel.
Selon le dernier Bulletin de suivi et d'analyse des prix alimentaires (FPMA), dans plusieurs régions d'Éthiopie, du Kenya, de Somalie, du Soudan du Sud, d'Ouganda ou encore de Tanzanie, les prix du maïs, du sorgho et d'autres céréales sont sur le point d'atteindre ou ont déjà atteint un niveau record.
Des pluies insuffisantes dans la plupart des zones de la sous-région ont fortement pesé sur le bétail et les éleveurs. Un bétail en mauvaise santé (en raison des pénuries d'eau et de pâturages) et des abattages forcés signifient que les animaux seront vendus à des prix plus bas, laissant les éleveurs se débrouiller avec des revenus plus faibles pour acheter des produits alimentaires de base.
"La forte hausse des prix restreint de manière importante l'accès aux produits alimentaires pour de nombreux ménages, en ayant notamment des conséquences alarmantes en termes d'insécurité alimentaire", a déclaré l'Economiste en chef à la FAO et Coordinateur du Système mondial d'information et d'alerte rapide, Mario Zappacosta.
En Afrique de l'est, où les prix des céréales de base ont doublé dans certains marchés urbains, les tendances contrastent vivement avec la stabilité de l'Indice FAO des prix des produits alimentaires, qui mesure la variation mensuelle des principales denrées alimentaires sur les marchés internationaux.
Cette différence s'explique par la sécheresse qui sévit dans la sous-région, où les stocks alimentaires ont été affaiblis par le passage du phénomène climatique El Nino qui a pris fin l'année dernière. Des pluies faibles et irrégulières ces derniers mois, qui étaient essentielles pour les saisons de croissance au niveau local, compromettent maintenant la production agricole, tandis que selon certaines estimations, les récoltes de maïs et de sorgho en Somalie devraient connaître une baisse de 75% par rapport à leur niveau habituel. Près de 6,2 millions de personnes (soit plus de la moitié de la population somalienne) sont actuellement confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, avec une majorité d'entre elles vivant en zones rurales.