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France : Réactions diverses des politiques français sur les frappes américaines en Syrie

Xinhua | 08.04.2017 10h09

Les frappes américaines en Syrie en réaction à l'attaque à l'arme chimique ont fait réagir vendredi les hommes politiques français, en pleine campagne pour l'élection présidentielle.

Les autorités françaises, à leur tête le chef de l'Etat François Hollande considère cette frappe américaine comme une "réponse", et souhaite, "si possible" sa poursuite au niveau international dans le cadre des Nations Unies.

Mais le président Hollande envisage également une transition politique en plus de l'intervention militaire : "Il y a aujourd'hui à cause de cette situation une possibilité d'ouvrir les négociations et de permettre une transition politique en Syrie", a dit le président français, précisant à cet effet que la France et ses partenaires européens prendront des initiatives pour relancer ce processus de transition.

Pour le Premier ministre français Bernard Cazeneuve, cette réaction américaine est la preuve que la ligne que défend la France concernant la Syrie est "la bonne". "Nous avons dès 2013 demandé à ce qu'il y ait des sanctions très dures et une réaction ferme à l'égard de l'utilisation d'armes chimiques par le gouvernement de Bachar al-Assad", a rappelé depuis la Tunisie, M. Cazeneuve.

Les principaux candidats à l'élection présidentielle déjà divisés sur la crise syrienne ont diversement apprécié les frappes américaines. Le candidat d'En marche Emmanuel Macron, a réitéré sa proposition d'une intervention militaire internationale.

"Je prends note de l'intervention américaine, de cette réaction mon souhait c'est qu'il y ait véritablement une action coordonnée sur le plan international en représailles au régime de Bachar al-Assad et aux crimes qui ont été commis", a-t-il déclaré à la presse.

Mais la solution militaire que propose M. Macron ne convainc pas Benoît Hamon, le candidat socialiste, qui plaide plutôt en faveur d'une solution politique."Je pense qu'il faut trouver une solution politique, il n'y a pas de solution militaire. Et la solution politique c'est qu'on n'en finisse avec le régime de Bachar al-Assad par des négociations qui intègrent toutes les parties au conflit", a proposé M. Hamon.

Contrairement à M. Macron, M. Hamon et les candidats de la droite, François Fillon, du Front national Marine Le Pen et celui de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon ne semblent pas favorable à l'intervention américaine en Syrie.

Pour M. Fillon, la France doit faire entendre sa voix et "pas de suivre aveuglement la politique de Washington qui par ailleurs est changeante. Mais prendre une vraie initiative française en demandant au Conseil de sécurité d'établir toutes les responsabilités", a-t-il expliqué.

Marine Le Pen qui s'était pourtant réjouit de l'élection de Donald Trump a dénoncé les frappes américaines. Elle rappelle à cet effet les interventions américaines en Irak et en Libye qui "n'ont pas apporté la sécurité au peuple, ni le règlement des conflits mais créé le chaos", a dit Mme Le Pen, tout en appelant les Etats-Unis à éviter de "commettre les mêmes erreurs".

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il pointe du doit François Hollande et Angela Merkel qui "portent l'entière responsabilité de donner à Trump le pouvoir solitaire de frapper où il veut quand il veut", a tweeté le candidat de la France insoumise.

Le président français et la chancelière allemande ont affirmé dans un communiqué conjoint avoir été "préalablement informés" des frappes américaines en Syrie, et indiqué que "Bachar al-Assad porte l'entière responsabilité de ce développement. Son recours continu aux armes chimiques et aux crimes de masse ne peut en effet rester impuni", lit-on dans le document.

Dans un communiqué qui a sanctionné le Conseil de défense réuni vendredi soir après les frappes américaines, le président français Hollande estime que "seule une stratégie d'ensemble permettra de ramener la paix, la sécurité et la stabilité en Syrie"

"Ces développements confirmaient la nécessité d'avancer simultanément dans la lutte contre DAECH à travers une intensification des actions de la coalition, et la négociation politique en Syrie en vue d'une transition acceptée par tous", a ajouté le président français.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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