Dernière mise à jour à 08h47 le 17/04
(Xinhua/DHA/Depo Photos) |
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche soir que la modification proposée de la constitution avait été acceptée par référendum, pavant ainsi la voie à l'introduction d'un régime présidentiel en Turquie.
Dans une adresse télévisée devant la presse à Istanbul, M. Erdogan a déclaré que la réforme constitutionnelle avait été acceptée au cours du référendum organisé dimanche, avec 25 millions de "oui", soit 1,3 million de plus que les voix remportées par le "non".
"Aujourd'hui, la Turquie a pris une décision historique sur son système de gouvernement", a-t-il souligné, appelant les pays considérés par la Turquie comme des alliés à "respecter la décision de la nation turque".
La réforme constitutionnelle sur laquelle le pays était appelé à voter dimanche comprend 18 articles, dont le plus controversé vise à transformer en régime présidentiel le système parlementaire actuel, en place depuis la fondation de la République de Turquie en 1923.
Ces 18 articles donnent également au président des pouvoirs très étendus, et suppriment un certain nombre de contre-pouvoirs et de garde-fous, ce qui a amené le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), et le Parti démocratique des peuples, un parti pro-kurde, à s'y opposer fermement.
Après l'annonce des premiers résultats, le CHP a appelé à un recompte des voix, en mentionnant notamment des allégations d'irrégularités électorales. Dimanche soir, dans plusieurs districts d'Istanbul, les partisans du "non" ont manifesté, frappant des casseroles depuis leur fenêtre ou défilant dans les rues.
Le système présidentiel n'entrera pas en vigueur avant 2019, date à laquelle se termine le mandat de M. Erdogan, et à laquelle seront organisées des élections parlementaires.
Dans une adresse ultérieure à ses partisans, M. Erdogan a déclaré que sa première mission après cette victoire serait de discuter du rétablissement de la peine de mort, et qu'un autre référendum serait peut-être organisé à ce sujet.
La question de la peine capitale a été remise à l'ordre du jour au lendemain d'un coup d'Etat manqué en juillet de l'année dernière, un putsch que le gouvernement turc impute à Fethullah Gülen, un prédicateur turc exilé aux Etats-Unis.
L'Union européenne a répondu à ces débats en menaçant de mettre fin aux négociations sur l'entrée de la Turquie dans l'Europe, débouchant sur un contentieux diplomatique qui a gravement refroidi les relations bilatérales.