Dernière mise à jour à 09h49 le 18/04
Depuis le début des opérations militaires visant à reprendre la ville irakienne de Mossoul il y a six mois, près d'un demi-million de personnes ont été déplacées de leurs foyers et des centaines de milliers d'autres pourraient fuir dans les semaines à venir, a indiqué lundi le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), cité par l'ONU dans son communiqué.
"Le volume total de civils qui fuient la ville de Mossoul est stupéfiant", a déclaré la coordonnatrice humanitaire pour l'Iraq, Lise Grande. "Notre pire scénario lorsque les combats ont commencé était que jusqu'à un million de civils pourraient fuir Mossoul. Plus de 493.000 personnes sont déjà partis, en laissant presque tout derrière (eux)".
L'ONU estime qu'environ 500.000 personnes restent dans les quartiers contrôlés par l'Etat islamique en Iraq et au Levant (EIIL/Daech) dans l'ouest de Mossoul, dont 400.000 dans la vieille ville densément peuplée. Les partenaires humanitaires travaillent jour et nuit pour élargir les sites d'urgence et les camps pour abriter les centaines de milliers de personnes qui pourraient fuir dans les prochains jours et semaines.
"Mossoul nous a poussés dans nos limites opérationnelles", a déclaré Mme Grande. "1,9 million de personnes ont reçu une aide vitale depuis le début des combats. Les organisations en première ligne fournissent de la nourriture, de l'eau, des abris, des kits d'urgence, du soutien médical et des services psychosociaux. Nous atteignons les familles qui ont fui (Mossoul) et les familles qui (y) sont restées".
"Nous faisons tout notre possible, mais cela a été une longue bataille et l'assaut contre la vieille ville n'a pas commencé", a souligné la Coordonnatrice humanitaire. "La bataille dans l'ouest de Mossoul est très différente de celle de l'est, c'est beaucoup plus difficile. Il y a plus de blessures par traumatisme, les maisons sont détruites, les stocks alimentaires diminuent rapidement et les familles sont sérieusement à risque parce qu'il n'y a pas assez d'eau potable".
Mme Grande a souligné que les civils de Mossoul sont confrontés à des risques incroyables et terrifiants. "On leur tire dessus, il y a des barrages d'artillerie, les familles manquent de fournitures, les médicaments sont rares et l'eau est coupée. Rien n'est plus important que de protéger les civils - rien d'autre", a-t-elle déclaré.