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Beida, vivier de la Chine nouvelle (2)

La Chine au présent | 15.01.2016 09h14

Photo souvenir devant la grande porte de l'université pour ces deux jeunes diplômées.

Li Keqiang est diplômé de l'Université de Beijing

Li Keqiang fait partie de la première génération d'étudiants admis aux universités après la reprise du concours à la fin de la Révolution culturelle. Il aspirait depuis longtemps à pouvoir étudier à l'Université de Beijing. Il a été admis finalement au département du droit où il a étudié pendant dix ans, de la licence au doctorat. « Ce que je recherchais là-bas, ce n'étaient pas seulement les connaissances, mais aussi la culture mentale et la façon d'étudier », a expliqué un jour Li Keqiang.

Ses camarades de classe étaient impressionnés par la ténacité que le jeune Li attachait à son étude de l'anglais. Qu'il soit à la cantine ou dans le bus, partout il avait son carnet de vocabulaire à la main. Ayant acquis un excellent niveau, il s'est mis à traduire des documents ayant trait au droit constitutionnel britannique. Des documents qui ont plus tard servi à la Commission législative du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale. Sa traduction Précis d'histoire constitutionnelle de l'Angleterre a été publiée par le Département du droit de l'Université de Beijing pour servir de référence pédagogique.

En janvier 1982, Li Keqiang terminait ses études avec des résultats excellents. À l'approche du diplôme, nombreux étaient les camarades de classe de M. Li qui se destinaient à poursuivre leurs études en Amérique ou en Europe. Il avait lui aussi cette ambition et consacra deux mois à la préparation de l'examen. Mais il a finalement préféré accepter la proposition plusieurs fois réitérée de la direction de l'école d'aller travailler au poste de secrétaire du Comité de la Ligue des jeunesses communistes de l'université. Une décision qui n'a pas fait que des heureux, et que beaucoup de ses proches ont déploré.

Poursuivant ses études universitaires en vue d'obtenir le titre de master, il se trouva sous la direction du célèbre économiste Li Yining, l'un des premiers à prôner la réforme de l'économie chinoise par l'actionnariat. En 1995, il obtenait son doctorat, avec une thèse intitulée « Du secteur tertiaire dans l'économie chinoise » qui traite des problèmes d'une transition de la société agricole vers la société industrielle et des mesures politiques à prendre. Cette dernière fut distinguée par le premier prix des milieux économiques chinois, appelé le Prix Sun Yefang pour la science économique.

« Au sein de Beida règne une certaine familiarité entre les étudiants et les enseignants, qui se base sur la primauté du savoir et le culte de la vérité. La dignité des fonctions est sans valeur devant le savoir et la vérité. On peut considérer cela comme une façon moderne d'enseigner. Mais cela ne signifie pas que les enseignants sont moins exigeants. Au contraire, l'enseignant exige de ses élèves qu'ils apprennent non seulement les informations enseignées, mais qu'ils considèrent aussi le poids de la science. Ce qui leur était demandé était de se concentrer sur le vrai savoir, faisant fi de futilités comme le prestige du diplôme », a rappelé Li Keqiang.

En tant que premier et plus prestigieux établissement universitaire du pays, l'Université de Beijing a été le berceau d'innombrables célébrités nationales.

Li Yanhong, fondateur et CEO de la société Baidu, a affirmé dans une interview que Beida avait été déterminante pour sa carrière. De retour des États-Unis, il a loué un deux-pièces proche du campus où il a commencé avec quelques amis à travailler sur son futur navigateur internet. Dans un discours qu'il a prononcé récemment, Li déclarait : « Lorsque je jetais un coup d'œil à travers les fenêtres de mon bureau, je pouvais voir le bâtiment n°43 où j'avais passé ma vie d'étudiant. À la tombée de la nuit, les lumières de cet immeuble me rappelaient mes soirées studieuses passées à l'université. » En bas de la plaque commémorative dédiée à Baidu, une ligne en petits caractères précise : « une société créée par d'anciens étudiants de l'Université de Beijing ».

Mais le prestige de l'Université de Beijing s'étend aussi à l'étranger, notamment parmi les personnalités politiques. Environ 50 chefs d'État ou de gouvernement l'ont visitée depuis 1998. En 2014, le président éthiopien Mulatu Teshome est venu visiter son alma mater. C'est là qu'il a suivi ses études universitaires, de la licence au doctorat, et c'est lui le premier diplômé étranger de Beida à devenir chef d'État. En évoquant son ancienne école, ses amis et professeurs, Mulatu Teshome paraissait fort ému. « Mes camarades de classe, plus âgés ou plus jeunes que moi, sont dynamiques chacun dans leur domaine et tous ont apporté leur contribution à la société. En tant qu'étudiant de l'Université de Beijing, je ne pensais pas honorer l'établissement, mais c'est moi qui ai été honoré par l'Université de Beijing. »


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(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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