Les compromis du dialogue inter- guinéen trouvé entre les acteurs politiques guinéens, dont la mouvance présidentielle, l'opposition radicale, les parties centristes, avec l'appui du collège des facilitateurs, sont préjudiciables à la date du 30 juin, préalablement fixée pour la tenue des élections législatives.
Des informations proches de la CENI, mais non encore officielles font état d'une nouvelle date des élections qui pourrait se tenir vers la mi-juillet 2013, pour permettre aux différentes Commissions administratives de révisions des listes élections (CARLE) de recenser le maximum d'électeurs tant à Conakry qu'à l'intérieur du pays.
Selon des observateurs politiques, la date fixée par décret du président guinéen Alpha Condé "n'a aucune chance d'être respectée", eu égard à la reprise de certaines étapes importantes du processus électoral, notamment la réouverture de la listes des électeurs, pour permettre à d'autres militants de s'inscrire.
Dans ses multiples points de revendications récemment soumis au facilitateur international désigné par l'ONU Said Djinnit, l'opposition regroupée au sein du Collectif des partis pour la finalisation de la transition, de l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), du Club des républicains (CDR) et du Front d'union pour la démocratie et le progrès (FDP), a consigné en lettre d'or la reprise de la révision du fichier électoral, avec le temps nécessaires pour l'enrôlement de tous les militants de l'opposition pouvant participer aux prochaines consultations électorales.
Cette doléance "politique" du reste assez importante pour l'opposition guinéenne a été de facto comprise et même acceptée par les leaders des partis politiques de la mouvance, dont les principaux ténors du RPG arc-en-ciel (parti au pouvoir), qui n'ont trouvé aucune objection et qui d'ailleurs, souhaitent finir avec les tiraillement inféconds dans le cercle vicieux des revendications politiques.
Dans cette dynamique, le vote des Guinéens de l'étrangers figurant déjà sur la liste électorale de 2010 et repartis dans plus de 17 pays dont 70% se trouvant dans la sous-région ouest- africaine, est un autre facteur non négligeable de l'exigence de l'opposition.
Sur la même lancée, l'aile dure de opposition a exigé que les élections soient inclusives et que toutes les conditions soient permises à tous dans les mêmes conditions et en particulier les leaders politiques de participer pleinement et librement à ces élections et qu'ils ne fassent l'objet d'aucune restriction.
Ils ont également demandé à ce qu'il soit assuré le fonctionnement correct et statutaire de la CENI avec la tenue régulière des sessions des organes compétentes, avant d'ajouter l'opportunité du couplage des législatives et des communales pendant ces élections pour profiter de la mobilisation de la communauté internationale et pour éviter qu'il y ait trop de frais.
La résolution de toutes ces questions à la fois techniques et politiques demande un intervalle de temps assez large et des moyens considérables pour la commission électorale nationale indépendante (CENI), afin de parvenir à un résultat probant.
La mouvance présidentielle, favorable aux options et aux choix du gouvernement et de la CENI sur le processus électoral n'a, jusqu'à date, exprimé ni d'objection encore moins de refus ou de projet des revendications de l'opposition.
Pour les leaders de cette mouvance présidentielle, la réponse adaptée aux exigences de l'opposition et la recherche de compromis est de nature à faire avancer le processus électoral et aller vers la tenue effective des élections législatives inclusives, libres et transparentes, pour permettre à chaque guinéen de faire librement son choix des futurs députés à l'Assemblée nationale.
Pendant ce temps, la date de la campagne électorale ayant été fixée dans la première quinzaine du mois de juin n'enregistre aucune activité politique et aucune mobilisation, pour des besoins d'information, d'éducation et de sensibilisation des militants et sympathisants des partis politiques.
Toutes les prémisses sont ainsi réunies pour aller vers le changement de la date du 30 juin, qui souffre déjà de manque de compréhension pour les uns et de rejet systématique pour les autres.