Le quartier de Boy-Rabe dans le 4ème arrondissement de Bangui, soupçonné de regorger des armes distribuées par le président déchu François Bozizé actuellement en France, reste assiégé depuis dimanche par les éléments de la coalition Séléka.
Ce mardi matin, les hommes de la Séléka ont déployé un important dispositif militaire lourdement armé à l'entrée du quartier, qui ont verrouillé les ruelles y menant. Tout passant doit se soumettre à des fouilles. Des habitants ont commencé à quitter pour trouver refuge dans les quartiers environnants.
Durant la nuit de lundi à mardi, des tirs à l'arme automatique et de lance roquette ont été entendus dans cette localité et autres coins de la capitale. Le bilan provisoire fait état d'un mort et deux blessées, selon une source proche de la Croix-Rouge centrafricaine qui a requis l'anonymat.
« Le quartier Boy-Rabe regorge d'armes distribuées par l'ancien président François Bozizé. Par conséquent, il doit être désarmé », a déclaré le ministre de la Sécurité publique, M. Noureldine Adam, lors d'une rencontre lundi avec les chefs des quartiers.
Un ultimatum a été donné aux chefs des quartiers de dénoncer tous ceux qui ont des armes, au cas contraire l'armée prendra ses responsabilités, selon le ministre.
Ce quartier est soupçonné d'être pro-Bozizé par les leaders de la Séléka, une alliance de rébellion qui ont renversé le régime de Bozizé le 24 mars dernier. Le leader de la Séléka, Michel Djotodia, a prêté serment le 18 août à la tête d'un gouvernement de transition de 18 mois.
« Avant son départ, Bozizé a préparé un génocide, en distribuant plus de 2 000 armes de guerre aux jeunes. La majorité de ces armes se trouve dans le quartier de Boy-Rabe », a déclaré M. Djotodia, lors d'une conférence de presse tenue le 27 juillet.
Dans ces derniers mois, la situation sécuritaire s'est nettement dégrader à Bangui et dans les provinces du pays, a annoncé l'archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, qui a effectué un tour du 16 au 19 août dans le nord du pays.
Au cours d'un point de presse au mois du juillet dernier, le Représentant du Secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, M. Babacar Gaye a lancé un appel aux autorités du pays à prendre leurs responsabilités face à l'ampleur de la violence.