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Cameroun : une campagne pour stopper la destruction de l'environnement jugée alarmante

Xinhua | 15.11.2016 08h30

Hausse des maladies respiratoires et des taux de prévalence des cancers, inondations meurtrières, dégradation des sols, tarissement des cours d'eau, pollution de l'air : la destruction de l'environnement a des conséquences graves au Cameroun à tel point que le Fonds mondial pour la nature (WWF) a décidé de lancer une campagne de sensibilisation pour y remédier.

En marge de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) féminine du 19 novembre au 3 décembre au Cameroun, l'ONG internationale fait appel à la légende du football Roger Milla et sa fondation Cœur d'Afrique pour sensibiliser la population camerounaise aux enjeux de la protection de l'environnement.

Sous le slogan "Sports for nature", la campagne lancée lors d'une conférence de presse vendredi à Yaoundé se sert du sport comme levier pour essayer de provoquer un changement de comportements en vue de mettre fin à la déforestation et à la pollution de l'air et des eaux des cours d'eau par les déchets ménagers, deux des principales manifestations de la destruction du milieu de vie dans le pays.

La préoccupation avait déjà été exprimée lors de la présentation deux semaines auparavant de l'édition 2016 du rapport "Planète vivante", qui s'alarme d'une baisse de 67% de la population mondiale des vertébrés.

Selon Hanson Njiforti, le directeur national de WWF-Cameroun, "Sports for nature" est conçu comme une "vaste campagne de sensibilisation en marge de la Coupe d'Afrique des nations féminine (CAN) pour toucher l'esprit et les cœurs de tous les fans de football et du public en général sur les défis environnementaux auxquels font face notre planète et notre pays bien-aimé, le Cameroun".

"Pour WWF, précise le scientifique, le football et les icônes du football comme l'ambassadeur [itinérant à la présidence de la République] Roger Milla représentent une voix omnisciente qui peut rassembler les populations sans distinction de couleur et de race, au-delà des frontières, pour sauver cette planète en danger".

Au menu de la campagne, la remise par la fondation Roger Milla, d'un don de 50 poubelles pour permettre d'entretenir la propreté autour des stades lors de la CAN féminine.

L'organisation le 17 novembre à l'esplanade du stade Omnisports de Yaoundé, d'une journée spécifique dédiée à la promotion et la protection de l'environnement « Sports Day for Nature » et d'une opération de "planting" d'arbres permettra aussi de mobiliser d'autres figures sportives et des personnalités d'origines diverses pour pouvoir créer une plus grande symbiose autour du projet.

L'événement prendra une dimension continentale avec la participation des représentants des gouvernements des pays qualifiés à la CAN et leurs fédérations, des membres de la Confédération africaine de football (CAF, organisatrice du tournoi), des joueuses et leurs staffs techniques, des artistes et autres sportifs de renom, des associations et organisations de la société civile, etc.

L'objectif, explique WWF, est d'encourager les gouvernements et les autres institutions sportives camerounaises et africaines sur la nécessité de la protection de l'environnement, et de montrer le rôle que le sport peut jouer dans ce domaine.

La diffusion de 50 spots télévisés sur des chaînes de télévision locales est prévue, ainsi que la distribution de 20.000 flyers autour des stades de Yaoundé et de Limbe.

Légende vivante du football mondial, Roger Milla, qui occupe aujourd'hui les fonctions d'ambassadeur itinérant à la présidence camerounaise, avait déjà associé son nom à une autre campagne, "Earth Hour" (heure de la Terre), organisée en mars par WWF.

Cet engagement, a-t-il expliqué à la presse vendredi, "est un appel à toute la communauté nationale et internationale pour la préservation

de notre planète".

Car, rappelle le "vieux Lion", son surnom d'ancien joueur de la sélection nationale camerounaise, "depuis 50 ans, les scientifiques tirent la sonnette d'alarme sur la destruction de l'environnement. Les catastrophes naturelles se succèdent. Nous assistons presque impuissants à la transformation négative de notre environnement".

Même si des statistiques n'existent pas, l'ampleur des manifestations et des conséquences de la destruction de l'environnement est alarmante au Cameroun, alerte WWF.

Le Cameroun ayant fait de l'hydroélectricité la base de sa politique de production énergétique, des inquiétudes sont notamment exprimées au sujet des conséquences de la baisse du niveau d'eau des cours d'eau sur la disponibilité de l'électricité déjà insuffisante pour satisfaire la demande des ménages et des industries.

D'après un autre expert de WWF, le nombre de malades de cancers est en hausse au Cameroun, en partie aussi à cause de la dégradation de la qualité des aliments due à la détérioration des sols par les produits chimiques utilisés dans l'agriculture.

Dans sa mission de protection et de promotion du développement durable, l'organisme international soutient le Cameroun et ses voisins de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) pour lutter contre l'exploitation illégale des ressources forestières et fauniques, et le changement climatique.

Il est également partie prenante de la Déclaration de la Commission du Bassin du Congo sur la gestion durable des forêts, mise en œuvre depuis son adoption en 1999 à Yaoundé.

Par Raphaël MVOGO

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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