Dernière mise à jour à 09h01 le 01/12
Un tribunal militaire égyptien a condamné mercredi 296 partisans de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi à des peines allant de un à 25 ans de prison, pour incitation à la violence et pour avoir vandalisé un complexe judiciaire dans la province d'Ismailia, au nord-est de la capitale, a rapporté l'agence de presse étatique Al-Ahram sur son site internet.
Mohamed Badie, principal leader des Frères musulmans - le parti de l'ancien président Morsi, maintenant interdit en Egypte - et trois autres Islamistes ont été condamnés à dix ans de prison.
Sur les 302 accusés, un homme a été condamné à 25 ans de prison, un autre à un an de prison, deux à deux ans, 15 à trois ans, et 273 à 15 ans de prison. Six autres ont été acquittés des accusations de violence, vandalisme, meurtre et rébellion contre l'autorité portées à leur encontre.
Les faits concernés remontent à la mi-août 2013, lorsque des partisans de M. Morsi ont pénétré par la force dans les locaux du tribunal d'Ismailia. Cette attaque s'est produite en réponse à la violente répression par les forces de sécurité de deux sit-in organisés au Caire et à Gizeh, et dont la dispersion avait fait près d'un millier de morts. Les affrontements entre les partisans de M. Morsi et les forces de sécurité à Ismailia ont fait une dizaine de morts.
L'ancien président Morsi a été renversé par l'armée en juillet 2013, après des manifestations de grande envergure contre son année de règne et contre son parti, les Frères musulmans.
La plupart des partisans de M. Morsi, ainsi que le président déchu lui-même, sont actuellement incarcérés sous plusieurs chefs d'accusation, allant de l'incitation à la violence à l'espionnage.
En octobre, la Cour de cassation a confirmé une peine de 20 ans de prison contre M. Morsi, pour avoir incité à des affrontements violents entre ses partisans et ses opposants devant le palais présidentiel, à la fin de l'année 2012. Les affrontements avaient fait dix morts.
Au mois de novembre, la même Cour a par contre annulé la condamnation à mort de M. Morsi, pour son évasion de prison en 2011, ainsi que la peine de 25 ans de prison prononcée à son encontre dans le cadre d'une affaire d'espionnage en faveur du mouvement palestinien Hamas. La Cour de cassation a demandé l'ouverture d'un nouveau procès.
Depuis la destitution du président Morsi, le gouvernement formé par Abdel-Fattah al-Sissi, ancien chef de l'armée et nouveau président d'Egypte, est confronté à une vague croissante d'attaques terroristes antigouvernementales. Ces attaques ont coûté la vie à des centaines de policiers et de soldats, conduisant M. Al-Sissi à déclarer une "guerre contre le terrorisme".