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L'Algérie reporte l'application d'une loi contestée sur la retraite

Xinhua | 01.12.2016 08h57

Le parlement algérien a modifié la nouvelle loi portant sur le régime des retraites en adoptant mercredi un amendement qui permet de reporter de deux ans l'application de ce texte contesté par les syndicats.

L'amendement a été présenté oralement "sur instruction du président de la République Abdelaziz Bouteflika" par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale Mohamed El Ghazi.

L'amendement en question introduit une période transitoire de deux années accordant le droit de bénéficier de la pension de retraite au profit des travailleurs âgés de 58 ans et plus en 2017 et de 59 ans en 2018 et ayant totalisé au moins 32 années de service effectif.

Le 1er septembre dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé que son gouvernement ne reviendrait pas sur la décision de réformer le système des retraites, dont la suppression de la retraite anticipée.

Conséquence de cette déclaration : des syndicats de différents secteurs, notamment de la fonction publique (éducation, santé, formation professionnelle), ont mené des mouvements de grèves cycliques et un sit-in devant le parlement pour exiger le retrait de cette loi.

Pour M. Sellal, "ce projet de loi est l'aboutissement des consultations menées par le gouvernement avec les partenaires sociaux et le patronat lors de la Tripartite. Il s'agit d'un retour à ce qui était en vigueur dans les années 1990", a-t-il argué, évoquant les difficultés financières auxquelles fait face la Caisse nationale des Retraites (CNR), dans un contexte de recul des recettes de l'Etat suite à la chute des prix du pétrole.

Selon des syndicalistes algériens, cette mesure revêt un caractère politique, expliquant que si le gouvernement a cédé sur ce point en cette conjoncture précise, c'est qu'il a voulu éviter d'être confronté à une grogne sociale à l'approche des élections locales et législatives, prévues respectivement au printemps et en automne 2017. Ainsi, expliquent-ils, les autorités algériennes s'accordent le temps jusqu'en 2019, année à laquelle expire le mandat du chef de l'Etat.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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