Dernière mise à jour à 10h13 le 10/01
Le gouvernement kenyan et le conseil des gouverneurs ont menacé lundi de limoger tous les médecins en grève qui n'auraient pas repris le travail mercredi.
Le secrétaire du ministère de la Santé, Cleopa Mailu, et le président du conseil des gouverneurs, Peter Munya, ont déclaré que tous les postes vacants feraient l'objet d'offres d'embauche et que des nouveaux médecins diplômés seraient recrutés pour restaurer le service dans les hôpitaux publics, si les médecins ne retournent pas au travail.
L'Accord de convention collective (CBA) prévoyant une augmentation des salaires de 300% par le gouvernement national et celui des comtés n'est pas tenable, a indiqué M. Mailu, appelant le syndicat des médecins à accepter l'offre du gouvernement de 40% d'augmentation, comme proposé la semaine dernière.
Les médecins ont rejeté vendredi une proposition d'augmentation de salaire de 40% présentée par le président Uhuru Kenyatta, demandant à ce que le CBA soit pleinement mis en œuvre.
Le Conseil consultatif national du Syndicat des praticiens de santé et dentistes du Kenya (KMPDU) a déclaré que l'offre du gouvernement ne répondait pas au CBA signé en 2013.
"Le gouvernement a proposé une augmentation des honoraires pour mettre fin à la grève des médecins. Les représentants du syndicat ont soumis aujourd'hui cette offre aux délibérations des médecins, qui l'ont rejetée humblement", a déclaré le secrétaire général du KMPDU, Ouma Oluga.
"Les médecins ont demandé aux dirigeants de notre syndicat de continuer la grève jusqu'à ce que le CBA soit mis en œuvre", a déclaré M. Oluga.
Le gouvernement a proposé d'augmenter le salaire des médecins les moins payés de plus de 550 dollars (USD), ce qui porterait leur salaire à plus de 1950 dollars, contre 1400 dollars actuellement.
M. Mailu a souligné que l'offre du gouvernement restait disponible. "L'augmentation que nous avons proposé depuis janvier de cette année est toujours valable et n'est pas injuste pour les médecins", a déclaré M. Mailu.
Le gouvernement a accepté de mettre en œuvre 80% des demandes des médecins dans le CBA, le principal sujet contentieux subsistant étant la partie prévoyant une augmentation de 300%, a déclaré M. Mailu.
Les médecins en grève n'ont "pas bougé d'un centimètre" vers la réconciliation, a également souligné M. Mailu.
"Nous savons que cette grève est illégale. Enfreindre la loi n'est pas une manière de résoudre les problèmes", a déclaré M. Mailu.
Le président du Conseil des gouverneurs, Peter Munya, a également critiqué les médecins pour leur refus de l'offre du gouvernement, déclarant que les gouvernements national et des comtés envisageaient de recruter davantage de diplômés pour combler les positions vacantes.
Il a été demandé aux conseils des services publics de débuter le processus de licenciement des médecins en grève, a-t-il dit, ajoutant que le conseil avait également l'autorisation de récupérer l'argent qui aurait été payé aux médecins qui ne travaillaient pas.
Les gouvernements n'attendront pas davantage une solution, car le syndicat des médecins reste intraitable alors que le gouvernement national leur propose "une offre des plus raisonnables", a déclaré M. Munya.
Le conflit entre les médecins des hôpitaux publics et le gouvernement a contraint des milliers de patients à bas revenus à se tourner vers des cliniques sous-équipées car ils n'ont pas l'argent pour faire appel aux cliniques privées coûteuses.