Retour aux sources
La collaboration avec l'Opéra de Paris permet à la troupe d'être régulièrement invitée dans l'hexagone et c'est un symbole pour les danseurs. « La France est le berceau du ballet classique mais aussi du ballet contemporain. Quand on part tourner en France et surtout à Paris, c'est un peu comme un pèlerinage », nous explique-t-elle.
« Pour nous, la tournée la plus marquante a été celle de janvier 2009 où nous avons été invités à donner une représentation au Palais Garnier. Nous y avons joué Le Détachement féminin rouge, pièce mythique de notre répertoire et Sylvia, la première pièce française que le Ballet central ait importée. L'Opéra de Paris est notre partenaire depuis longtemps, mais c'est aussi le représentant du ballet français, c'était un moment d'anthologie pour les danseurs de notre troupe. », nous dévoile-t-elle.
Plusieurs tournées ont ainsi eu lieu. En 1986 et en 2003 où le Ballet central a respectivement tourné dans toute l'Europe pendant une cinquantaine de jours, en 2009 et en 2013 au théâtre du Châtelet et dans plusieurs villes françaises, et enfin en 2014 pour le cinquantenaire des relations diplomatiques Chine-France au Grand Palais à Paris. Les tournées du Ballet central de Chine sont souvent très attendues en France, car la troupe présente des pièces qu'elle seule possède à son répertoire et un style lyrique, souple, très ordonné mais aussi assez spectaculaire typique du ballet chinois.
Malgré la pression de jouer devant un public étranger averti et parfois très exigeant dans cet art typiquement occidental, « à chaque tournée nous obtenons de bons retours du public. Notamment en France, on nous dit souvent que nos danseurs sont techniquement irréprochables, très en rythme et que nos danseuses sont très gracieuses et souples, nos danseurs hommes lyriques et spectaculaires ».
Une renommée internationale
Le Ballet central, créé en 1959, a beau être l'un des plus jeunes du monde, il est aussi l'un des plus connus et ce, sûrement pour ses ballets originaux tels que Le Détachement féminin rouge ou encore La Fille aux Cheveux blancs. Aujourd'hui encore, celui-ci innove grâce à sa directrice artistique, qui faisant partie de la génération de danseurs chinois post-Révolution culturelle, souhaite que le ballet se popularise en Chine et reflète l'internationalisme et la modernité de la troupe. Elle a donc créé un workshop et développé de nombreuses nouvelles productions complètement originales pour le Ballet central : « Nous avons créé plusieurs ballets originaux, c'est la tradition de notre troupe depuis les années 60, récemment, j'ai mis en scène Le Pavillon des Pivoines, L'Âme de la Grue et nous donnons des représentations dans les écoles, les universités pour populariser l'art du ballet, les classiques et des choses un peu plus contemporaines. Nous tournons à l'étranger pour mieux faire connaître la culture chinoise au public étranger. » C'est pour cela qu'à chaque tournée, le Ballet central donne généralement un ballet typiquement chinois et un classique occidental du ballet.
Avec plus de 150 représentations annuelles en Chine et à l'étranger, c'est l'un des ballets les plus demandés du monde. « Rien que pour cette année, hormis la rétrospective pour le festival Croisements, nous allons faire une série de représentations au Lincoln Art Center à New York en juillet, puis nous produire à Helsinki, et aux Philippines. Ensuite, nous avons une série de spectacles en Chine et nous organisons en novembre la China International Ballet Season lors de laquelle nous invitons généralement plusieurs grands ballets étrangers à venir se produire dont évidemment le ballet de l'Opéra de Paris », conclut Feng Ying.